Les Bleus retrouvent des couleurs

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Alexandre SARKISSIAN , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Les motifs de satisfaction sont nombreux après le succès en Bosnie.

EQUIPE DE FRANCE - Les motifs de satisfaction sont nombreux après le succès en Bosnie. Les Bleus de Laurent Blanc sont nés en Bosnie ce 7 septembre 2010. Il faut désormais qu'ils grandissent et poursuivent leur croissance sans retard, à savoir rééditer leur performance de Sarajevo face aux autres adversaires du groupe D. A commencer par la Roumanie en visite au Stade de France dans un mois pour le compte de la 3e journée des qualifications de l'Euro 2012, puis le Luxembourg, à Metz trois jours plus tard. Mais que s'est-il passé entre le navrant Biélorussie-France (0-1) et ce succès très convaincant face aux Bosniens (2-0) ? On promettait l'enfer aux Tricolores, les voilà aujourd'hui plus proches, sinon du paradis, au moins d'une sérénité presque inespérée. La nette différence de niveau observée entre ces deux matches peut s'expliquer par trois éléments essentiels: une organisation cohérente et respectée, un milieu de terrain renforcé et l'influence de Karim Benzema et Alou Diarra, sans oublier un point plus secondaire, mais qui a pesé: la relative faiblesse de Spahic et ses camarades que l'on attendait plus saignants. A l'image des attaquants Dzeko et Ibisevic, qui ont traversé la rencontre tels des fantômes. Benzema à son niveau Sur la pelouse de Sarajevo, Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset ont appliqué un schéma différent de celui utilisé contre la Bosnie et l'efficacité n'a pas tardé à se faire ressentir. Si la défense à quatre devant Lloris n'a pas bougé (Sagna-Rami-Mexès-Clichy), le milieu de terrain s'est retrouvé renforcé, selon le voeu exprimé très rapidement par le sélectionneur tricolore. Et le retour d'Alou Diarra s'est avéré une option déterminante. Capitaine des Bleus pour la deuxième fois, après le France-Afsud du Mondial (1-2), le Bordelais s'est placé dans le rôle de sentinelle devant la défense, celui qu'il occupait quand Blanc officiait au Haillan. Son impact physique et son abnégation ont permis de museler Misimovic privant ainsi ses attaquants de cartouches. Abou Diaby, par sa capacité à percer les lignes, et Yann Mvila, à l'énorme volume de jeu, ont ainsi complété un milieu français, qui a su imposer sa loi et sécuriser la défense. L'animation offensive, elle, a pu surprendre de prime abord en voyant Florent Malouda pressant dans l'axe, sans être pour autant en pointe, et Karim Benzema sur la gauche. L'attaquant madrilène a pu profiter ainsi de quelques libertés sur le couloir et s'offrir des duels intéressants aux abords de la surface. Mais ce n'est pas dans cette zone qu'il s'est procuré trois occasions en première période, dont une frappe sur le poteau (13e) et une autre repoussée par Hasagic (26e), à chaque fois sur le côté droit. On n'oubliera pas un coup franc direct, tout près de la lucarne, sur lequel Hasagic était largement battu (19e). L'ex-Lyonnais sera enfin récompensé en ouvrant le score d'une frappe du gauche dans la surface non sans avoir éliminé Spahic d'une habile roulette (72e) ; il aurait même dû signer un doublé dans le temps additionnel sur sa reprise à deux mètres de la ligne, détournée par le gardien bosnien (91e). Benzema est également à l'origine du deuxième but quand il lance Diaby avant que ce dernier ne trouve au centre Valbuena, qui transmettra pour Malouda (2-0, 78e). Blanc: "Peut-être le début de quelque chose" Privée pour blessure de trois des ses attaquants au moment de dresser le bilan de France-Biélorussie (Rémy, Saha, Hoarau), la formation de Laurent Blanc avait reposé tout ses espoirs sur le retour à la compétition de Benzema qui, pour ce coup, est vraiment intervenu au bon moment. Il a répondu présent. Si le joueur du Real Madrid est certainement l'homme du match, il le doit en partie à ses coéquipiers, qui ont réagi après le couac de la Biélorussie, en respectant notamment leur rôle et un quadrillage cohérent pour affaiblir l'adversaire. Le tout sans meneur de jeu. Ce qui laisse une tactique de plus dans la manche de Blanc. "Autant vendredi soir, on n'était pas dans le désespoir, on ne va pas dire non plus ce soir (mardi) que c'est fantastique. On n'a gagné qu'un match sur deux, donc c'est moyen. Mais c'est peut-être le début de quelque chose", jugeait le sélectionneur après la rencontre. La France est totalement relancée dans ce groupe D, à un point seulement du leader surprise, l'Albanie. Et on était loin d'en être convaincu avant la rencontre.