Le déclin de l'empire américain

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LAURENT DUYCK , modifié à
Dans sa chute, Tiger Woods, qui ne parvient toujours pas à remonter la pente, a entraîné tout le golf américain, contraint de s'effacer aujourd'hui face à la domination européenne. Kaymer, Westwood, Donald et McDowell, dans cet ordre, sont déjà aux quatre premières places mondiales. Et Casey et McIlroy pourrait recoller ce wagon à l'issue du tournoi de Doral, sanctionné par le WGC.

Dans sa chute, Tiger Woods, qui ne parvient toujours pas à remonter la pente, a entraîné tout le golf américain, contraint de s'effacer aujourd'hui face à la domination européenne. Kaymer, Westwood, Donald et McDowell, dans cet ordre, sont déjà aux quatre premières places mondiales. Et Casey et McIlroy pourrait recoller ce wagon à l'issue du tournoi de Doral, sanctionné par le WGC. Jamais depuis 1999, date de sa création, cette deuxième levée du World Golf Championship (WGC), disputée sur différents parcours en Europe puis aux Etats-Unis pour s'établir depuis 2007 à Doral dans la banlieue de Miami, ne s'est offerte à un Européen : l'Américain Tiger Woods s'est imposé à six reprises (1999, 2002, 2003, 2005, 2006 et 2007), un record évidemment, le Sud-Africain Ernie Els a réussi le doublé l'année dernière (2004 et 2010) tandis que le Canadien Mike Weir (2000), l'Australien Geoff Ogilvy (2008) et le gaucher californien Phil Mickelson (2009) complètent le podium. Et pourtant, les golfeurs du « Vieux Continent » débarquent en force cette année en Floride, prêts à s'engouffrer dans la brèche ouverte par la chute abyssale du Tigre. Depuis le championnat du monde de match-play, lui aussi sanctionné par le WGC, disputé fin février à Marana dans l'Arizona, les quatre premières places mondiales sont en effet occupées, une première depuis 1992, par des Européens : dans l'ordre, l'Allemand Martin Kaymer, les Anglais Lee Westwood et Luke Donald et enfin le Nord-Irlandais Graeme McDowell. Une offensive de ce quatuor de base de l'équipe européenne de Ryder Cup - qui a repris son bien faut-il le rappeler en 2010 - au détriment de Tiger Woods et Phil Mickelson, relégués aux cinquième et sixième rangs, places aujourd'hui menacées par deux autres Européens, l'Anglais Paul Casey et le Nord-Irlandais Rory McIlroy, qui ont l'occasion de doubler les deux références américaines en finissant chacun dans le Top 3 à Doral. Les deux hommes seront accompagnés par Steve Stricker, le troisième Américain de la hiérarchie mondiale (9e), lors des deux premiers tours, tandis que Woods et Mickelson, associés pour la 26e fois, partageront leur partie avec McDowell. La partie n°1 sera celle des trois premiers mondiaux, parmi eux Donald, vainqueur du championnat du monde de match-play, face à Kaymer en finale, qui commence à prendre goût à cette place sur le podium mondial. "C'est un sentiment agréable. Je pense que ça aide au niveau de la confiance. Il n'y a plus que deux joueurs mieux classés que moi et, à y penser, c'est plutôt dingue", commente l'Anglais qui espère bien signer le doublé en Floride pour assoir un peu plus la domination européenne sur le monde. Ils seront 18 au départ. Six de moins que les Américains. Et paradoxalement peut-être plus de chances de gagner...