Le Tour des Flandres : une histoire belge

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CYCLISME - Le Tour des Flandres, qui a lieu dimanche, est la course la plus attendue en Belgique.

Le surnom. Le Tour des Flandres, créé en 1913, fait partie du club des cinq, entendez par là les cinq grandes classiques du calendrier annuel, avec Milan - San Remo, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Les Belges le surnomment même la "plus belle". C’est aussi "le Ronde", pour "le Tour" en flamand. Pour les amateurs de langues, le nom intégral est "De Ronde van Vlaanderen".

Le palmarès. Avant d'être placé deux semaines après Milan - San Remo, le Tour des Flandres a d'abord été organisé le même jour que la "Primavera". Ça explique un palmarès aux deux tiers belges. Car jusqu'à la Seconde guerre mondiale, les meilleurs coureurs "latins", italiens ou français, préféraient s'aligner sur la "Classicima". Résultat : un seul vainqueur non belge entre 1913 et 1948, le Suisse Henri Suter en 1923, et 66 victoires belges sur 94 éditions (pas d'édition entre 1915 et 1918).

Le parcours. Pourquoi Tour des Flandres ? Parce qu'à la mi-parcours, les coureurs effectuent une boucle dans les monts flandriens avant de se diriger vers Meerbeke, là où est jugée l'arrivée après 258 kilomètres de course. Si les 70 premiers kilomètres après le départ de Bruges sont assez plats, les difficultés commencent avec le Tiegemberg, premier des 18 monts au programme. Le dernier franchi est le mythique Bosberg, à une dizaine de kilomètres de l'arrivée.

Les recordmen. Ils sont quatre à avoir remporté le "Ronde" à trois reprises. Evidemment, il y a trois Belges, qui représentent autant d'époques : les années 1940 pour Achiel Buysse (vainqueur en 40, 41 et 43), les années 1970 pour Eric Leman (70, 72 et 73) et les années 1990 pour Johan Museeuw (93, 95 et 98). L'intrus est Fiorenzo Magni. Non seulement il est italien mais il est également le seul à avoir remporté ses trois victoires consécutivement (entre 1949 et 51).

Museeuw remporte son premier Tour des Flandres :

Le héros. Vainqueur de Gand-Wevelgem dimanche dernier, Tom Boonen va tenter de remporter, lui aussi, un troisième "Ronde", après son doublé 2005-2006. L'an dernier, le leader de la Quick Step était passé tout près. Il avait été victime de la puissance (et du pédalier magique ?) de Fabian Cancellara, qui figurera encore cette année au rang des favoris après sa démonstration sur le GP E3, à Harelbeke. Il y a de la puissance à terre et de la revanche dans l'air...

L'anti-héros. Comme Boonen, Stijn Devolder a l'occasion de remporter, dimanche, un troisième Tour des Flandres. Mais autant Boonen est une star dans son pays - affable, belle gueule, palmarès fourni, affaires extra-sportives -, autant Devolder est une anti-star. Interrogé sur ce déficit d'image dans L'Equipe de jeudi, le nouveau coureur Vacansoleil le reconnaît lui-même. "Nous sommes les deux extrêmes, lui la star et moi le pauvre type. Tom, c’est une vedette, alors que moi, j’ai peur de la lumière. (…). J’ai même parfois du mal à comprendre qu’on puisse s’intéresser à moi". Et pourtant, c'est le cas chaque année, début avril...

Le Mur. Prononcer son nom, c'est déjà souffrir un peu. Le Mur de Grammont, situé à 16 kilomètres de l’arrivée, s'impose comme le juge de paix du Tour des Flandres : 1 kilomètre de longueur, 110 mètres de dénivelé, une pente moyenne de 9,2% et un passage à 20% ! C'est dans ce mur - au sens premier du terme - que se sont dessinées bien des victoires. La dernière en date : celle de Fabian Cancellara, qui avait distancé Boonen sans même se lever de sa selle.

Cancellara dépose Boonen dans le Mur de Grammont :

Le mont. Situé à un peu plus de 70 kilomètres de l'arrivée, on considère souvent que la course commence ici. Ici, c'est le Koppenberg, 600 mètres à 12% avec un pic à 22%, un Mont maudit qui avait été retiré du parcours entre 1987 et 2002 en raison de l'état de la route et du danger qu’elle représentait pour les coureurs. Depuis, le revêtement a été refait et le Koppenberg a été réintroduit en 2008.

Le Koppenberg, comme si vous y étiez :

Les équipes. Le Tour des Flandres, ce n'est pas seulement important pour les coureurs belges - outre Boonen et Devolder, on peut également citer parmi les favoris Philippe Gilbert, Nick Nuyens, Leif Hoste ou Björn Leukemans -, ça l'est également pour les équipes du royaume et leurs sponsors. Elles seront cinq au départ dimanche : deux du ProTour (Quick Step, Omega Pharma) et trois de Continental Pro, l'équivalent de la deuxième division (Landbouwkrediet, Topsport, Veranda's Willems).