Le GP de Malaisie dans le rétro

  • Copié
Yannick SAGORIN , modifié à
La clef de la victoire de Sebastian Vettel à Sepang, les premiers points décrochés par le team Mercedes ou encore l'amertume de la Scuderia Ferrari, découvrez tout ce qu'il faut retenir du Grand Prix de Malaisie couru ce week-end. Une rétrospective par ailleurs approfondie à travers les visières de Lewis Hamilton, Nick Heidfeld et Vitaly Petrov.

La clef de la victoire de Sebastian Vettel à Sepang, les premiers points décrochés par le team Mercedes ou encore l'amertume de la Scuderia Ferrari, découvrez tout ce qu'il faut retenir du Grand Prix de Malaisie couru ce week-end. Une rétrospective par ailleurs approfondie à travers les visières de Lewis Hamilton, Nick Heidfeld et Vitaly Petrov. LE MOMENT CLE : Le départ De l'aveu même de Sebastian Vettel, le Grand Prix de Malaisie s'est joué dès le départ, dimanche à Sepang. Du moins le champion du monde estime-t-il que l'usage de son Kers à cet instant précis a fait toute la différence. "Le Kers nous a sauvé la mise au départ. Sans ça, la course aurait été toute autre", jugeait-il après coup. Poleman et leader du Grand Prix jusqu'au drapeau à damiers, l'Allemand a eu tôt fait de creuser l'écart avec la concurrence, à peine inquiété par l'offensive des McLaren après son premier passage aux stands. Comme lui, Nick Heidfeld a su se montrer opportuniste à l'extinction des feux, passant de la sixième à la deuxième place avant les premiers virages pour se retrouver sur le podium au final. DANS LE BAQUET DE : Lewis Hamilton "Un jour sans..." Voilà comment Martin Whitmarsh, le patron de McLaren, qualifiait dimanche soir la sortie de Lewis Hamilton en Malaisie. Parti en première ligne dans le sillage de Sebastian Vettel, le Britannique a dû se contenter de la septième position à l'arrivée, avant d'essuyer une pénalité de 20 secondes synonyme de rétrogradation au huitième rang. Quatre points, ce n'est pas cher payé pour celui qui en qualifications s'était imposé comme le principal rival du champion du monde en titre à Sepang. Les qualifications justement, voilà la cause des déboires de l'intéressé selon l'écurie de Woking. A cette occasion, Lewis Hamilton a usé jusqu'à la corde l'un de ses trois trains de pneus tendres, limitant ainsi ses alternatives en course. "Notre stratégie était mauvaise", pestera à l'issue du Grand Prix le champion 2008, par ailleurs ralenti par le fameux accrochage avec Fernando Alonso, au 46e tour, qui lui a valu sa pénalité. Avec une réserve de pneus tendres en plus, Jenson Button, lui, a pu hisser sa MP4-26 sur la deuxième marche du podium... LA PERF : Nick Heidfeld A l'instar de son coéquipier Vitaly Petrov à Melbourne, Nick Heidfeld a fait sensation ce week-end à Sepang en plaçant sa Lotus Renault sur le podium. Crédité d'un départ canon, propulsé de la sixième à la deuxième place, le pilote allemand s'est permis ensuite de résister aux premiers assauts de Lewis Hamilton, avant de perdre du terrain dans les stands. La défense de sa troisième position dans les dernières boucles - Kers à l'appui - est un modèle du genre. Revenu en trombe sur l'aileron arrière de la R31, Mark Webber n'a pu trouver la brèche au volant de sa Red Bull. "Ce premier podium avec Lotus-Renault est une grande étape", jubilait à l'arrivée le remplaçant de Robert Kubica. Nick Heidfeld n'avait plus connu les honneurs d'un podium depuis le déluge malaisien de 2009. LA STAT : 2 Handicapé dès les qualifications par un aileron arrière mobile récalcitrant, le team Mercedes n'a pas fait de miracle sur le Grand Prix de Malaisie. Maigre lot de consolation toutefois, les "flèches d'argent" ont cueilli à Sepang leurs premiers points, grâce à Michael Schumacher. Auteur d'un départ remarqué avec une percée de la 11e à la huitième position, l'ancien Baron rouge a finalement récolté les deux unités de la neuvième place. Un résultat qui le contentait au terme de la course, malgré le duel perdu face à la Sauber de Kamui Kobayashi notamment. "Ma course a été plutôt limpide, animée à la fin mais remplie de hauts et de bas. J'ai pris un bon départ et après il a fallu gérer les pneus. Nous ne pouvions pas prendre plus de deux points aujourd'hui." Neuvième sur la grille et auteur d'une course anonyme terminée au 12e rang, Nico Rosberg, pendant ce temps, continue de ronger son frein: "Ce n'était pas ma course et ça a été un week-end difficile. Notre rythme de course était insuffisant et ce n'était pas évident de pousser, donc malheureusement nous n'avons pas eu le niveau de performances que nous attendions ici." LA SORTIE DE PISTE : Vitaly Petrov Malgré la liesse insufflée par Nick Heidfeld dans le paddock de Lotus Renault, tout n'a pas été or et noir, dimanche, sur le circuit de Sepang. Alors qu'il avait l'opportunité de hisser la seconde R31 dans les points - un scénario malaisien inespéré pour le losange après les doutes nés d'une première séance d'essais libres cauchemardesque - Vitaly Petrov a lâché prise à trois tours du but, trahi par une sortie trop large dans un virage à droite. Une péripétie fatale à la colonne de direction de sa monoplace, donc aux prétentions de celui qui avait su accrocher le podium en Australie. "C'est dommage, nous aurions pu mettre les deux voitures dans les points", regrettait le Russe au terme du Grand Prix, tout en s'efforçant de rester positif: "La bonne nouvelle est que nous avons le bon rythme pour poursuivre la saison." Ce n'est pas Eric Boullier qui le contredira. LA PHRASE : "Un goût amer", de Pat Fry (Ferrari) Felipe Massa cinquième et Fernando Alonso sixième, comme à Melbourne où le Brésilien avait terminé septième et l'Espagnol quatrième, la Scuderia Ferrari est repartie de Sepang avec 18 unités au compteur. Un bilan moyen accueilli avec beaucoup de frustration du côté de Maranello. "Aujourd'hui, nous avions le potentiel pour prendre un peu plus que ces 18 points, mais nous ne les avons pas obtenus, ce qui nous laisse un goût légèrement amer, dixit pat Fry, responsable du développement de la 150° Italia. Fernando aurait pu être sur le podium, mais la collision avec Hamilton, qui a conduit à la rupture de l'aileron avant, l'a obligé à faire un arrêt au stand supplémentaire. Et Felipe aussi aurait pu prétendre au podium s'il n'avait perdu du temps lors de son premier arrêt au stand à cause d'un problème avec l'écrou de roue sur la roue avant gauche," Même son de cloche de la part du directeur sportif Stefano Domenicali: "C'est une déception, car la 150º Italia semblait beaucoup plus compétitive par rapport à ses performances en qualifications, comme nous l'avions déjà vu à Melbourne. [...] Felipe et Fernando ont fait une grande course, c'est à nous de leur donner une meilleure voiture." Une bonne résolution qu'il sera sans doute difficile de concrétiser avant le Grand Prix de Chine...