La 17e journée au banc d'essai

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Une fois de plus sévèrement corrigé à Toulouse (29-9), Montpellier a néanmoins fourni mercredi, sur le terrain des champions d'Europe, des signes de progression évidents. A Toulon, Philippe Saint-André avoue avoir poussé la "plus grosse gueulante" de sa carrière au RCT à la mi-temps du succès au forceps face au promu rochelais. Pour Julien Dupuy enfin, Paris a frisé le ridicule lors de son lourd revers concédé à Castres.

Une fois de plus sévèrement corrigé à Toulouse (29-9), Montpellier a néanmoins fourni mercredi, sur le terrain des champions d'Europe, des signes de progression évidents. A Toulon, Philippe Saint-André avoue avoir poussé la "plus grosse gueulante" de sa carrière au RCT à la mi-temps du succès au forceps face au promu rochelais. Pour Julien Dupuy enfin, Paris a frisé le ridicule lors de son lourd revers concédé à Castres. DANS LE VESTIAIRE DE... : Montpellier Sur le papier, la nouvelle sévère défaite (29-9) du Montpellier Hérault Rugby mercredi sur la pelouse d'Ernest-Wallon, antre du Stade Toulousain, approche à peu de choses près les canons du genre pour un club qui, lors de ses deux visites précédentes dans la Ville rose, avait concédé deux déroutes à plus de trente points (34-3 et 34-0). Pourtant, cette nouvelle défaite, si elle laisse le MHR toujours sans le moindre bonus défensif pris loin de Yves-du-Manoir - et fait surtout reculer au passage l'équipe de Fabien Galthié de la 3e à la 5e place du classement (avec seulement 2 points d'avance sur Toulon, 7e, ndlr) - est source d'encouragement. Durant près d'une heure, Fulgence Ouedraogo et ses partenaires, qui pourront regretter l'en-avant du jeune Geoffrey Doumayrou en début de rencontre, ont ainsi contrarié les champions d'Europe comme jamais ils n'avaient été capables de le faire par le passé. "On a tenu pendant cinquante minutes, où on a été présent, a pu ainsi apprécier sur RMC le capitaine montpelliérain, avant de rejoindre Marcoussis ce vendredi matin en compagnie de François Trinh-Duc. "On aurait même pu être devant au score sans cet en-avant devant la ligne. Il y a donc malgré tout quelques points de satisfaction. Mais on a lâché pendant les trente dernières minutes. On a commis des erreurs. Contre le Stade toulousain, on le paye toujours cash. Le score (29-9) est lourd pour nous, mais c'est en jouant des matches comme ça qu'on progresse et qu'on apprend le haut niveau." Montpellier grandit, c'est une évidence, mais le fossé avec l'excellence toulousaine demeure encore conséquent. LE JOUEUR : George SMITH (RC Toulon) Une saison et puis s'en va... L'Australien et ex-Wallaby George Smith ne prolongera pas son séjour dans le Top 14 sous les couleurs toulonnaises au-delà du mois de juin prochain. Non pas que sa première expérience soit un échec, bien au contraire, mais parce qu'à 30 ans, il est des contrats qui ne se refusent pas. Smith s'exilera donc dans le championnat japonais, mais le RCT saura se souvenir de l'exceptionnelle classe de ce joueur aussi discret en dehors du terrain qu'indispensable sur le pré. A l'image de sa prestation jeudi à Mayol, dans un match gagné (12-9) mais joué à l'envers par les Varois face à un promu rochelais en tête à la pause (0-9), que Smith terminera au poste de... demi de mêlée après les sorties sur blessure de Contepomi, Mignoni et Henjak ! Ou une preuve supplémentaire de l'exceptionnel manieur de ballon qu'est le troisième-ligne, salué à ce titre comme il se doit en conférence de presse par un Philippe Saint-André qui, pour le reste, n'était pas d'humeur. "Certes on a vécu un truc énorme en H-Cup, mais avec des matches comme ce soir, on n'est pas prêt d'y retourner, a jugé "PSA" sur RMC. On avait les têtes enflées et ce match les a dégonflées. A la mi-temps, j'ai passé ma plus grosse gueulante depuis mes débuts à Toulon !" LA PHRASE : "On était venus pour gagner, aujourd'hui on a été pas loin du ridicule finalement." (De Julien DUPUY, demi de mêlée du Stade Français, après la défaite 34-12 de son équipe à Castres, interrogé par Jour de Rugby) C'est peu dire que le Stade Français, ragaillardi par sa large victoire (31-3) dans le clasico face au Stade toulousain, il y a trois semaines, puis conforté par sa qualification pour les quarts de finale du Challenge européen, est tombé de très haut jeudi à Castres, où l'équipe de Michael Cheika se déplaçait armée de hautes ambitions sur le terrain d'un rival direct pour la qualification en phases finales. Loin, très loin de cet objectif, l'équipe de la capitale, plombé notamment par les deux cartons jaunes de Beauxis et Slimani, a sombré corps et biens, incapable de contester ce si précieux succès à des Castrais libérés, à l'image d'un Romain Teulet auteur de 24 points, dont l'un des trois essais synonymes de bonus. Au grand dam d'un Dupuy désabusé: "On est catastrophique, il n'y a rien à dire. On prend une marée, on fait les fautes, on prend les cartons ; on était venus pour gagner, aujourd'hui on a été pas loin du ridicule finalement. Je pense qu'il faut se remettre en question. On s'est vu trop beau." LA STATISTIQUE : 1 Comme l'essai que l'ASM Clermont Auvergne a inscrit sur au moins chacune des dix-sept premières journées de Top 14. Les champions de France sont à ce titre la seule formation de l'élite capable de franchir au moins une fois l'en-but adverse par match de championnat. Face au Racing vendredi, Rougerie et ses coéquipiers ont passé trois essais.