La 12e journée au banc d'essai

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Par Laurent Duyck , modifié à
Battu pour la septième fois de rang en championnat dimanche, dominé sur la pelouse du promu lyonnais (19-12), Perpignan regarde désormais vers le bas au soir de la 12e journée, à l'opposé du Stade Toulousain qui s'envole en tête du classement. Passé à côté du derby parisien contre le Stade Français, le Racing-Métro 92 sort de son côté du Top 6, première moitié de tableau dont s'éloigne également l'Aviron de Yoann Huget.

Battu pour la septième fois de rang en championnat dimanche, dominé sur la pelouse du promu lyonnais (19-12), Perpignan regarde désormais vers le bas au soir de la 12e journée, à l'opposé du Stade Toulousain qui s'envole en tête du classement. Passé à côté du derby parisien contre le Stade Français, le Racing-Métro 92 sort de son côté du Top 6, première moitié de tableau dont s'éloigne également l'Aviron de Yoann Huget. DANS LE VESTIAIRE DE : Perpignan Tout n'était donc pas la faute de Jacques Delmas. La fessée essuyée le week-end dernier face au Stade Français (16-35) le laissait déjà penser, la nouvelle défaite concédée dimanche sur la pelouse du promu lyonnais (12-19) ne laisse plus de place au doute. Le mal est plus profond. Et a encore éclaté au grand jour face au LOU. Conquête approximative, défense défaillante, manque de discipline et d'imagination, la liste des reproches adressés aux hommes de Bernard Goutta et Christophe Manas est longue. Mais le pire était avancé par Paul Goze, le président de l'Usap, dans les colonnes de L'indépendant : "Ce qui m'a frappé le plus aujourd'hui (hier) c'est la différence d'envie et d'engagement entre les deux équipes. À part le premier quart d'heure où on a fait une bonne entame, après on s'est délité. On ne retrouve pas les vertus de notre équipe qui a toujours eu celles de l'engagement physique et du courage." Nicolas Mas, le capitaine perpignanais, ne pouvait s'opposer à ce constat présidentiel mais peinait pour trouver des raisons à cette apathie généralisée. "C'est difficile à expliquer. On est dans une tourmente assez difficile, lâchait-il, désabusé. Il faut se poser les bonnes questions. Il y a un manque d'envie évident en première période. On leur donne trop facilement des points. Ils viennent deux fois dans notre camp et marquent à chaque fois. En seconde période, on n'a du aller qu'une fois dans leur camp..." Et le président du club catalan d'insister sur cette notion d'envie : "À l'heure actuelle, c'est ce qui nous manque le plus et qu'on va devoir retrouver impérativement si on veut se sortir du guêpier dans lequel on est." Car aujourd'hui, il n'est plus question de phase finale ni même de rebond... Le club catalan prie déjà pour sa survie après cette terrible série de sept défaites de rang qui le plonge à la limite de la zone de relégation. "L'Usap jouera la relégation, la descente, lors des 14 matches qui restent, avance Paul Goze, une déclaration qui vise aussi à mettre ses hommes devant leurs responsabilités. Maintenant, ça aura au moins le mérite d'être clair avec l'objectif de se maintenir dans le milieu du tableau. Cette année sera une saison de transition pour qu'on puisse repartir l'an prochain." Charge aux Perpignanais d'assurer au moins cet objectif a minima... LE JOUEUR : Yoann Huget (Bayonne) Yoann Huget enchaîne les premières depuis quelques jours. Cinq jours après le derby basque (21-19), son premier match de la saison après sa suspension de trois mois pour manquement aux règles de localisation de la lutte antidopage, l'ailier international (7 sélections) a refoulé pour la première fois la pelouse d'Armandie depuis son départ d'Agen à l'été 2010. "Ça m'a fait bizarre au début de pénétrer sur cette pelouse, entendre les supporters d'Armandie", a-t-il avoué à la fin du match, rapporte Sud Ouest. "J'ai été perturbé pendant les trois premières minutes du match, mais c'est passé ensuite." Après une chandelle négociée en deux temps (3e), il est définitivement entré dans son match cinq minutes plus tard à la conclusion d'un contre pour inscrire le... premier essai de la rencontre et de sa saison. Pas suffisant toutefois pour permettre à l'Aviron de repartir avec une victoire. "Encore une fin de match qui nous fuit. Une fois que Sione Lauaki sort (carton jaune pour plaquage haut), on prend un essai, regrettait-il sur le site officiel de son club. Ensuite, tout s'enchaîne. On ne pouvait plus recoller. Aujourd'hui, c'est la frustration qui domine. On n'a pas eu la capacité de revenir comme on l'avait fait mardi soir à Biarritz. A cinq jours d'intervalle, on ne pouvait pas remettre la même intensité. C'est dommage de passer si près, le score ne reflète pas la partie." LA PHRASE : "On rentre dans le vestiaire en se demandant si on a joué le match", de Julien Saubade (Racing) Le premier derby de Paris au Stade de France, monté en épingle par les présidents des deux clubs lors d'une conférence de presse commune, promettait une chaude explication samedi sur la pelouse. On n'aura finalement vu qu'une équipe, le Stade Français, le Racing-Métro 92 n'ayant pas existé. "Nous avons été complètement dominés, et avons le sentiment d'avoir fait un non-match total, ne pouvait que constater Julien Saubade, l'ailier du Racing. On prend 30 points, et on ne les a jamais mis en danger. Sur tous les compartiments du jeu, on a failli. Du coup, on rentre dans le vestiaire en se demandant si on a joué le match ! C'est vraiment très décevant. Pourtant, on s'était préparés... Mais je crois que l'on n'a pas mis les bons ingrédients pour pouvoir affronter cette belle équipe du Stade Français." Une équipe de retour dans le Top 6 du championnat aux dépens du Racing... LA STAT : 10 Dix points, voilà l'avance prise par le Stade Toulousain en tête du Top 14, non pas sur son dauphin, Clermont, toujours pointé à trois longueurs, mais sur le troisième du classement, Castres, à l'issue de la 12e journée. Le trou est fait et offre aujourd'hui un crédit de deux défaites aux Toulousains sans être menacés de sortir des deux premières places du classement dont ils ont fait un de leur objectif. "Si on a la chance de jouer encore sur les deux tableaux, il sera important de rester en Top 14 dans ces deux premières places, directement qualificatives pour les demi-finales, rappelle Vincent Clerc sur le site du club haut-garonnais. Cela éviterait de nous mettre une pression supplémentaire."