L'Allemagne tombe de haut

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Thomas PISSELET , modifié à
CM 2010 - Impressionnante jusque là, la Mannschaft est apparue impuissante face à l'Espagne.

CM 2010 - Impressionnante jusque là, la Mannschaft est apparue impuissante face à l'Espagne. C'était le match à ne pas rater, mais l'Allemagne est passée complètement à travers. Demi-finaliste de "sa" Coupe du monde en 2006, et finaliste malheureuse de l'Euro 2008 contre l'Espagne, la Mannschaft n'a pas su prendre sa revanche contre la Furia Roja (0-1), mercredi soir à Durban, alors que ses dernières prestations dans ce Mondial sud-africain avaient enchanté, peut-être trop, les observateurs. Manque de jus ou manque d'expérience, pour un groupe dont la moyenne d'âge peine à atteindre les vingt-cinq ans: autant de facteurs qui ont pu jouer en sa défaveur. Mais c'est sur leurs points forts, démontrés lors de leur huitième face à l'Angleterre (4-1) et de leur quart devant l'Argentine (4-0), que les joueurs de Joachim Löw ont été piégés. A savoir l'explosivité, la solidité et la rigueur sur coups de pied arrêtés, phase de jeu d'où est venu le but de Carles Puyol (73e). Paralysés et recroquevillés, les Allemands ont tout simplement été méconnaissables. Qu'ils aient subi le tempo parfois soporifique de l'Espagne n'est pas une surprise, vu que les champions d'Europe se sont fait une spécialité de conserver le ballon. Mais qu'ils n'aient pas exercé un pressing digne de ce nom sur les milieux de terrain adverses, Xavi et Andres Iniesta notamment, qui ont alors eu tout loisir de bringuebaler la défense de la Mannschaft, demeure incompréhensible. "Je pense que l'Espagne va gagner cette Coupe du monde. Ils font si bien circuler le ballon que vous ne pouvez rien faire, a reconnu, impuissant, le sélectionneur Joachim Löw. Nous avons joué un grand tournoi, mais nous n'étions pas aussi incisifs que lors de nos précédents matches." L'absence préjudiciable de Müller Pour leur défense, les Allemands pourront toujours dire qu'ils étaient privés pour cette demi-finale de leur meilleur joueur depuis le début de la compétition, Thomas Müller, suspendu pour avoir récolté contre l'Albiceleste un carton jaune suite à une main loin d'être volontaire. Ils n'oublieront pas non plus de signaler que Sergio Ramos aurait pu écoper d'un rouge pour avoir déséquilibré Mesut Özil à la limite de la surface juste avant la pause en position de dernier défenseur (43e). Mais avec seulement un tir cadré, que pouvaient-ils espérer d'autre qu'une défaite ? Ce qui avait bien marché lors des deux matches précédents, attendre pour jaillir et punir l'adversaire en contre, n'a pas du tout fonctionné devant une Roja qui ne produit que peu de déchets. C'est donc un sentiment de gâchis plus que de tristesse que doivent avoir les Allemands après cet acte manqué, eux qui, au vu de leur Coupe du monde, méritaient sans doute d'affronter les Pays-Bas en finale. "Nous n'avons pas pu nous emparer du ballon comme il aurait fallu, et ça nous a coûté de l'énergie", a regretté Joachim Löw, qui reste encore flou quant à son avenir sur le banc de touche de la Mannschaft. Tout n'est pourtant pas à jeter, loin de là. La jeune génération a montré de belles choses en Afrique du Sud, les bases sont très solides. "Nous sommes super satisfaits des jeunes, a confirmé le manager de l'équipe Oliver Bierhoff dans Le Parisien. Et même si nous avons subi une défaite, je suis sûr qu'avec un peu de recul, nous verrons ce Mondial avec beaucoup de fierté." En attendant, place aux regrets. Avant la petite finale contre l'Uruguay.