Kei Nishikori, la sensation de l'US Open

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FORCE TRANQUILLE - Le tennisman japonais s'est hissé en finale du tournoi, en battant le numéro 1 mondial Novak Djokovic, samedi.

C'est l'invité que peu de monde attendait à la finale de l'US Open. Pourtant, le tennisman japonais Kei Nishikori est loin d'être un jeune premier sur le circuit ATP. Le numéro 11 mondial, qui a éliminé successivement les numéros 6 et 4 mondiaux, Milos Raonic et Stanislas Wawrinka, s'est offert le numéro 1 du circuit, le Serbe Novak Djokovic, samedi soir en quatre sets : 6-4, 1-6, 7-6 (7/4), 6-3. A 24 ans, il devient le premier Asiatique à accéder à une finale de Grand Chelem.

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Une progression constante. L'actuel numéro 11 mondial ne va pas rester très longtemps aux portes du top 10 mondial. Grâce à son beau parcours sur le sol américain, Nishikori va progresser jusqu'à la 9e place au classement ATP. Un rang qu'il avait déjà atteint au mois de mai, mais qu'il avait rapidement perdu. Pourtant, depuis quatre ans, la progression du jeune Japonais est d'une constance remarquable. D'une 800e place mondiale en avril 2010, il a intégré le top 50 à peine un an plus tard. En 2012, il atteint pour la première fois un quart de finale en Grand Chelem, en Australie. Cette année est celle de la confirmation. Huitième de finaliste en Australie puis à Wimbledon en Grand Chelem, il a également remporté les tournois de Memphis et de Barcelone. Mais le plus beau est peut-être à venir.

Nishikori a écarté Wawrinka en quart de finale.

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De belles qualités physiques. Près de 8h30 de jeu en deux jours. C'est le temps impressionnant qu'a passé Kei Nishikori sur les courts de l'US Open lors de ses deux derniers matchs, à chaque fois disputés en cinq sets. En huitièmes de finale, il a bataillé pendant 4h19 pour éliminer le géant canadien Milos Raonic, numéro 6 mondial au classement ATP. Un exploit que le Japonais a réédité en quart de finale, en 4h15 contre le numéro 4 mondial cette fois-ci, le Suisse Stanislas Wawrinka, vainqueur de l'Open d'Australie cette saison, excusez du peu. Mais Nishikori n'est pas qu'un marathonien. En demi-finale, il est venu à bout de Djokovic en moins de trois heures. De l'avis de Guy Forget, l'ancien capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis interrogé sur Eurosport, "c'est un des joueurs les plus rapides du circuit. Il se déplace très vite sur le court". Malgré son petit mètre 78 pour seulement 68 kilos, Nishikori est donc loin d'être une proie facile.

Le résumé de Nishikori-Wawrinka, 1/4 de finale de l'US Open 2014 :

Made in USA. Oui, Kei Nishikori est japonais. Mais c'est aussi un Américain d'adoption. Dès son plus jeune âge, il quitte son île natale pour rejoindre les États-Unis, direction la Floride. A 13 ans, il commence à s'entraîner à la "Bollettieri Academy", une des plus prestigieuses écoles de tennis au monde. Depuis, le Japonais continue d'habiter en Amérique. Alors, forcément, il se sent comme chez lui. En conférence de presse, Nishikori confie : "Sans conteste, l'US Open est mon tournoi du Grand Chelem préféré. Et puis j'habite ici, j'ai de bons souvenirs ici." S'il parvient à remporter la finale, les Etats-Unis pourraient alors se transformer en terre promise.

Tout en discrétion. Sur le court, Nishikori est un joueur hargneux, de tempérament et qui ne lâche rien. Mais dans la vie, c'est une toute autre histoire. Un de ses entraîneurs à la "Bollettieri Academy" confie dans les colonnes de l'Equipe : "Kei est un garçon très poli mais qui ne se livre pas trop. Avec lui, c'est vraiment dur d'avoir un retour. C'est dur pour lui de se confier, et c'est dur pour moi de savoir ce qui ne va éventuellement pas. Bien sûr, il travaille dur, il écoute et j'arrive quand même à percevoir quand il a envie ou pas de faire quelque chose. Mais il faut décrypter." Sans un mot, Nishikori arrive pourtant à tutoyer les sommets.

Sur le court, Nishikori ne lâche rien.

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La fin d'une longue attente. C'est la première fois qu'un Asiatique, un Japonais a fortiori, se qualifie pour une finale du Grand Chelem. Et depuis 96 ans, aucun joueur du pays du Soleil levant n'avait atteint la demi-finale de l'US Open. Pour trouver la trace d'un Japonais dans le dernier carré d'un tournoi du Grand Chelem, il faut remonter à 1933 avec Jiro Satoh à Wimbledon. On comprend mieux pourquoi Kei Nishikori est une véritable star dans son pays d'origine. Depuis des années, le tennisman nippon enchaîne les contrats publicitaires. Une popularité qui lui permet de compter sur une importante cohorte de supporters à l'US Open. Ce ne sera pas de trop pour remporter la finale.