Jay se couvre d'or

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Thomas SINIECKI , modifié à
JO 2010 - Vincent Jay décroche la médaille d'or en biathlon dans l'épreuve du 10 km sprint.

JO 2010 - Vincent Jay décroche la médaille d'or en biathlon dans l'épreuve du 10 km sprint. Les biathlètes français aiment décidément les surprises. Après la médaille de bronze inattendue décrochée par Marie Dorin au sprint samedi chez les femmes, Vincent Jay a lui surpassé toutes les espérances dimanche en décrochant l'or. Quatre ans après Defrasne en poursuite, déjà un Vincent, le biathlon tricolore est donc médaillé d'or pour la deuxième olympiade d'affilée. Incroyable histoire pour le skieur des Menuires, qui a pu compter sur un double sans-faute au tir pendant que les frères Fourcade ou Defrasne se prenaient les pieds dans le tapis face aux cibles pour finir dans les méandres du classement : 35e à 2'17'' pour Martin Fourcade, 53e à 3'06'' pour Defrasne et 71e à 3'45'' pour Simon Fourcade. Vincent Jay se dit "fier et heureux" au micro d'Europe 1: Mais l'ami de Marie-Laure Brunet, sixième elle du sprint féminin samedi, a fait mieux que représenter son couple de champions. Déjà vainqueur à Vancouver l'an dernier en Coupe du monde sur le 20 km individuel, Vincent Jay a cette fois décroché l'or olympique. Profitant en plus de conditions météo très changeantes sur la fin de course avec l'apparition de la pluie puis de neige fondue, Jay a appris très vite pour ses premiers JO. "C'est dans le dernier tour, quand je voyais que j'arrivais à tenir Ole Einar Bjorndalen, que j'ai vu que je pouvais réussir quelque chose de grand. Mais de là à penser à la victoire... je n'y croyais pas", déclarait-t-il au micro de France Télévisions, une fois son incroyable sacre officialisé. Pas de dixième médaille pour Bjoerndalen Quand tout le monde attendait justement le monument Bjoerndalen et ses neuf médailles olympiques, en chasse du record des douze médailles de Björn Daehlie, la fraîcheur a triomphé sans prévenir et le Norvégien, gêné lui aussi au tir par les conditions météo, termine 17e à plus d'une minute 40 de la tête. Déjà dans le relais qui a terminé quatrième l'an passé aux championnats du monde de Pyeongchang (Corée du Nord), Vincent Jay s'était montré à son aise en sprint lors des championnats du monde juniors, décrochant le titre en 2006 en même temps qu'une deuxième place au relais. Un passé prometteur que le Savoyard (né à Saint-Martin-de-Belleville) a désormais conjugué au présent, un an après son double titre de champion de France, déjà en sprint mais également en Mass Start. "Je n'ai peut-être jamais skié comme ça de ma vie mais ce sont les JO et tout est permis, j'avais peut-être moins de pression que les leaders même si j'avais quand même la boule au ventre ce matin avant de partir." D'autres ont aussi profité des conditions pour écrire leur histoire, comme le triple champion du monde norvégien Emil Hegle Svendsen qui décroche l'argent à 12,2 secondes du Français, ainsi que le Croate Jakov Fak, bronzé à 14 secondes. Si le caractère unique de cette course olympique laisse forcément place aux impondérables, le triomphe de Vincent Jay ne doit rien à personne au vu de son dix sur dix au tir. Et rien ne dit que le nouveau champion olympique de sprint s'arrêtera en si bon chemin, lui qui prendra du coup le départ en premier pour la poursuite mardi, avec par exemple plus de 40'' d'avance sur le cinquième. " Pour la poursuite, je pars dans une très bonne position mais il faut se remettre en cause en permanence. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui j'ai tiré 10/10 qu'en poursuite je tirerais 20/20, on ne peut pas faire de conclusions comme ça mais je donnerai le meilleur de moi-même." Le biathlon français n'est peut-être pas au bout de ses surprises.