Ils veulent tous la peau de Cielo

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LAURENT DUYCK , modifié à
Comme la saison dernière, Cesar Cielo s'invite dans le bain des Bleus à l'occasion de l'Open EDF de la Croix-Catelan. Mais à un mois des Mondiaux de Shanghai (24-31 juillet), les retrouvailles entre le double champion du monde brésilien et les sprinteurs tricolores pourraient cette fois-ci faire des vagues, le moment étant bien choisi pour marquer son territoire.

Comme la saison dernière, Cesar Cielo s'invite dans le bain des Bleus à l'occasion de l'Open EDF de la Croix-Catelan. Mais à un mois des Mondiaux de Shanghai (24-31 juillet), les retrouvailles entre le double champion du monde brésilien et les sprinteurs tricolores pourraient cette fois-ci faire des vagues, le moment étant bien choisi pour marquer son territoire. La Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, les Champs-Elysées... Le programme classique d'un touriste brésilien de passage à Paris auquel Cesar Cielo, l'une des deux têtes d'affiche de l'Open EDF l'année dernière avec l'étoile Michael Phelps, avait sacrifié en 2010. De retour cette année au coeur du Bois de Boulogne, dans le cadre très cossu de la Croix-Catelan, le Brésilien n'aura pas eu le loisir de se disperser, déjà concentré sur les Mondiaux qui approchent (24-31 juillet). Pour autant, le double champion du monde en titre (50 et 100 mètres) n'aurait, à l'entendre, raté pour rien au monde cette étape sur la route de Shanghai. "Ça fait un an que j'attendais d'être de retour. J'ai pris beaucoup de plaisir l'année dernière. C'est l'un des meetings que j'apprécie le plus. Il y a moins de pression que sur un championnat du monde. J'aimerais bien être là chaque année jusqu'à la fin de ma carrière", confiait-il poliment vendredi. Et ce n'est pas sa deuxième place l'année dernière sur 100 mètres derrière Fabien Gilot qui aurait pu gâcher son plaisir. Cielo, qui "inspire du respect" à Alain Bernard, est un garçon bien élevé. Prêt à faire de ses hôtes les favoris du 100 mètres royal au programme samedi de la première journée du rendez-vous francilien. "Je pense que la France a le meilleur relais, c'est la nation la plus puissante du sprint, la seule qui pourrait mettre plus de deux nageurs dans une finale. Ils sont tous très dangereux, très talentueux et très rapides", avance-t-il, totalement étranger aux remous qui agitent le relais tricolore, polémique qui était le sujet n°1 et exclusif des conférences de presse de la journée. Une étape clé de sa préparation Son meilleur chrono cette année (49"12), loin derrière Fabien Gilot (48"34), William Meynard (48"57) et même Alain Bernard (48"62), lui donne raison. Mais lui-même refuse l'argument. "Ça ne veut pas dire grand-chose à ce stade de la saison. Bien sûr, j'aimerais être plus haut dans la hiérarchie mais je sais ce que je vaux", rappelle-t-il. Loin d'être dupes, ses adversaires refusent le compliment. "C'est un malin, il veut se décharger d'un peu de pression en refusant l'étiquette de n°1, juge Frédérick Bousquet, qui l'a longtemps côtoyé à Auburn. Mais le meilleur sprinteur mondial c'est lui, il l'a prouvé cette année (en 2010, ndlr). C'est lui qui est attendu, c'est lui qui doit gagner. Avec ou sans polyuréthane. La pression est sur ses épaules." "C'est le sprinteur du moment, abonde Bernard. Après une saison assez moyenne en grand bassin l'année dernière, il a prouvé qu'il était encore très fort à Dubaï en petit bassin. Il sera présent." Même son de cloche chez Fabien Gilot : "Il a l'expérience, il sait jouer avec les mots désormais. Il s'en sert pour s'enlever un peu de pression. On fait des parties des meilleurs certes. Mais est-on les meilleurs ? A nous de le prouver." Et les Bleus, battus lors des Mondiaux 2009 à Rome comme aux Championnats du monde en petit bassin de Dubaï en fin d'année dernière, ont soif de revanche. Dès samedi à la Croix-Catelan ? "C'est bien de continuer à prendre des repères. Mais les compétitions secondaires veulent tout et rien dire, balaie Gilot. On ne sait jamais à quel niveau de préparation sont les adversaires. A part en finale des Mondiaux, il n'y a pas grand-chose à juger avant. On en a vu beaucoup gagner pendant la saison et ne pas gagner la course importante." Il n'empêche, tous se réjouissent à l'évocation de cette grosse bataille annoncée dans le bassin francilien. Et tous voudront marquer leur territoire à un mois des Mondiaux. Et Cielo le premier, lui qui est revenu au Brésil au contact de l'entraîneur de sa jeunesse pour franchir un cap, celui de la confirmation. "L'aspect psychologique est toujours important. Même si le résultat ne compte pas, ça peut donner confiance mentalement en vue des Mondiaux", avance le Brésilien qui fait de ce week-end "la clé" de son programme à venir. "En fonction des résultats du week-end, on en saura un peu plus sur la nature de ma préparation pour Shanghai", dit-il. On pourrait surtout en savoir un peu plus sur les ambitions de chacun...