Europcar veut rester sur son nuage

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Par Olivier CHAUVET Br De Sports.fr , modifié à
Grand acteur du dernier Tour de France grâce aux performances de Thomas Voeckler et Pierre Rolland, Europcar a marqué les esprits en 2011 et souhaite poursuivre sur sa lancée en 2012. S'il espère obtenir le statut d'équipe World Tour, le manager Jean-René Bernaudeau, qui s'est exprimé ce mardi dans un chat organisé sur le site de l'équipe, n'en fait pas une obsession.

Grand acteur du dernier Tour de France grâce aux performances de Thomas Voeckler et Pierre Rolland, Europcar a marqué les esprits en 2011 et souhaite poursuivre sur sa lancée en 2012. S'il espère obtenir le statut d'équipe World Tour, le manager Jean-René Bernaudeau, qui s'est exprimé ce mardi dans un chat organisé sur le site de l'équipe, n'en fait pas une obsession. Comment faire mieux qu'en 2011 ? Cette question, Jean-René Bernaudeau doit sans doute se la poser. Mais le manager de l'équipe Europcar s'attend cependant à vivre un hiver beaucoup plus serein que le précédent où il avait bataillé ferme et jusqu'au dernier moment pour trouver un nouveau sponsor afin de suppléer Bbox-Bouygues Telecom et assurer ainsi l'avenir de sa formation. Moins d'un an plus tard, l'entreprise française de location de véhicules ne doit en aucun cas regretter son investissement tant son nom a résonné comme l'un des tubes de l'été, grâce aux exploits de son leader Thomas Voeckler, qui a passé dix jours avec le maillot jaune sur le dos avant de terminer 4e du Tour de France, et de son lieutenant Pierre Rolland, vainqueur d'étape au sommet de l'Alpe-d'Huez et 11e au général avec le maillot blanc du meilleur jeune sur les épaules. Trois mois plus tard, c'est l'heure du bilan pour Jean-René Bernaudeau, qui a évoqué ses meilleurs souvenirs de l'année écoulée dans un chat organisé sur le site de son équipe: "C'est une image qui restera gravée: l'arrivée à Luz Ardiden. Voir mes deux coureurs, Thomas Voeckler et Pierre Rolland, avec les meilleurs du Tour. Une image classique: les 6 meilleurs du Tour avec deux de mes coureurs. Je l'attendais depuis 10 ans. Et puis, ça a été confirmé au Plateau de Beille. Une sensation indescriptible". Cet échange avec les fans a aussi été l'occasion pour le manager vendéen d'évoquer l'an prochain. Et si le Team Europcar entend encore répondre présent, comme en 2011, sur Paris-Nice, le Critérium du Dauphiné et la Grande Boucle, les classiques de printemps seront aussi un objectif: "L'an prochain, on doit être acteur sur les Flandriennes pour être une grosse équipe. On aura une approche plus spécifique. On doit bénéficier de l'expérience de Dominique Arnould et peser plus dans les Flandriennes", espère Bernaudeau. Bernaudeau: "Le leader, c'est l'équipe" Pour ce faire, ce dernier a bien tenté durant l'été de convaincre de gros poissons de le rejoindre, mais sans réussite: "On a commencé avec Hushovd, Chavanel et Pozzatto. L'Italien devait nous apporter de l'élan dans le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. on n'a pas pu l'avoir car c'est difficile les négociations à trois entre le coureur, le manager et l'agent du coureur. La fiscalité française est pénalisante. Le vélo ce n'est pas que l'argent, c'est aller au bout de ses idées. On veut des coureurs qui ont envie de venir chez nous. L'envie, c'est plus important que l'argent !" Du coup, Europcar a plutôt misé sur les jeunes avec l'Italien Davide Malacarne (24 ans), l'Allemand Bjorn Thurau (23 ans) et le Français Angelo Tulik (20 ans). Un pari sur l'avenir qui peut s'avérer risqué aux yeux de l'UCI qui pourrait renoncer à accorder le statut World Tour à l'équipe. Mais en dépit de l'importance de ce précieux sésame, qui permet à la formation qui le possède de participer à toutes les plus grandes épreuves du calendrier, le manager de 55 ans n'en fait pas une obsession: "On ne s'aligne pas sur les courses pour courir en première division. Le seul classement qui m'importe, c'est celui de la notoriété, on est toujours dans les trois premiers. On amène de l'envie. Pour moi, gagner des points, c'est moins important que créer des vocations. J'ai croisé assez de petits Voeckler pour être sûr de mon choix". Europcar possède cependant certains atouts: "Vu les problèmes qu'ont certaines autres équipes, notre sérieux pourrait payer", précise Bernaudeau, qui ne s'interdit pas de recruter de nouveaux coureurs si l'équipe obtient le statut tant attendu. En attendant, Europcar compte sur ses têtes d'affiches, mais surtout sur la force de son collectif et la solidarité de ses coureurs pour être de nouveau le grain de sel qui enraye la tactique des plus grosses écuries du peloton: "On a un leader emblématique avec Thomas, il a une grosse envie que l'équipe aille bien. Cyril Gautier doit être au niveau qui doit être le sien. Pierre Rolland pensera au Tour de façon plus précise et sereine que les années passées. Le leader, c'est l'équipe". Rendez-vous est pris pour 2012.