Escalettes reste en poste

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ERIC DELTOUR , modifié à
CM 2010 - Après la déroute des Bleus, le président de la FFF n'envisage pas sa démission.

CM 2010 - Après la déroute des Bleus, le président de la FFF n'envisage pas sa démission."C'est de la consternation, il y a beaucoup de tristesse, a déclaré sur TF1 le président de la Fédération Française de Football (FFF), Jean-Pierre Escalettes. Mais je suis encore plus meurtri par ce dernier week-end, où le football (français) a fait honte à son pays. Ce sont 50 ans de valeurs qui se sont écroulées le week-end dernier. (...) Il était temps que ce Mondial s'arrête..."Ce cri du coeur est celui d'un homme déconnecté, totalement dépassé à l'image de toute une institution, et qui à la seule question qui compte, celle de son avenir à la tête du football français et de son éventuelle démission, élude et annonce l'inventaire de ce film catastrophe qu'il entend mener lui-même, juge et partie, sans que cela ne semble même l'effleurer... "Il va falloir penser à faire un bilan sans complaisance, essayer de voir pourquoi... Je n'en veux à personne, il y aura à trouver les responsabilités, elles sont de tous ordres." A chaud, Escalettes louvoie maladroitement entre la vraie-fausse prise de conscience, qui ne trompe personne, et la fuite en avant... J'essaye d'oublier parce que je suis triste et je ne comprends pas ce qui s'est passé. On ne va montrer du doigt personne. On balaiera tout ça... On fera un bilan apaisé, dans le calme. Il ne faut rien faire dans la clameur parce que, dans ce cas-la, on fait des bêtises. Il n'y a pas le feu..." Escalettes: "ce n'est pas dans ma nature d'abandonner le navire en perdition"Mais prend-il seulement conscience de l'état de déliquescence dans lequel le football français a plongé au cours de cette dernière quinzaine ? Le monsieur de 75 ans n'y est plus depuis bien longtemps et pourtant, comme si de rien n'était, il se projette vers l'avenir et ose même évoquer "ce coin de ciel bleu" en référence à la prochaine entrée en fonctions de Laurent Blanc, dont la seule nomination, à l'entendre, suffirait à résoudre tous les maux de ce football malade et auquel il lie déjà son avenir... Il faut se tourner vers l'avenir. Cette reconstruction se fera autour de Laurent Blanc, Jean-Louis Gasset (adjoint du futur sélectionneur, ndlr), de l'équipe qu'il mettra en place avec nous, de la gouvernance qu'ils voudront pour l'équipe de France. J'ai confiance dans la maîtrise de cet homme, grand joueur, grand entraîneur. C'est le petit coin de ciel bleu que j'ai ce soir..." Plus surréaliste que jamais... Tout un monde vient de s'effondrer autour de lui et Escalettes n'a même pas la dignité de prendre ses responsabilités. "La démission d'un président est une décision personnelle. Si j'étais mis en minorité par l'assemblée fédérale, il n'y aurait pas à réfléchir, mais ce n'est pas dans ma nature d'abandonner le navire en perdition", a-t-il ajouté. "Le président ne sera pas exempt d'analyse, ni le conseil fédéral, ni le club France, ni l'entraîneur, ni les joueurs, ni le staff medical. Tout le monde sera sur la sellette et tout le monde aura des explications à donner, moi le premier." Mais de préciser qu'un bilan "ne sert à rien s'il ne débouche pas sur une reconstruction". Et à l'écouter, Escalettes se verrait bien rester à la barre...