Escalettes avait choisi de partir

© REUTERS
  • Copié
avec Cyrille de la Morinerie
- Le président de la FFF avait choisi de démissionner dès la descente du bus, à Knysna.

Ce fameux dimanche 20 juin, à Knysna, lorsque les joueurs de l'équipe de France ont fait la grève de l'entraînement deux jours avant de disputer un match de Coupe du monde, Jean-Pierre Escalettes, alors président de la fédération, avait pris la décision de démissionner. Mais dans sa tête seulement. "Très franchement, quand je suis descendu de cet autobus dont tout le monde parle sans avoir réussi à convaincre ni à ébranler les 23 joueurs qui étaient dans l'autobus, j'ai décidé en moi-même (...) de dire : "là, il faut que tu t'en ailles et tu t'en iras"", raconte-t-il au micro d’Europe 1. Mais finalement, le boss de la 3F n'a démissionné que huit jours plus tard, le 28, après que de nombreuses personnalités ont réclamé sa tête. Pourquoi avoir attendu ? "Il ne faut pas tout dire de l'évolution de ses états d'âme", se justifie-t-il aujourd'hui.

"J'avais pris ma décision", précise Jean-Pierre Escalettes :

Neuf mois après les faits, Escalettes assume aujourd'hui en partie la paternité du fiasco sud-africain. Il "fallait (partir) parce que, quand on est responsable, il faut en tirer, en premier, toutes les conséquences", précise-t-il. L'ancien président de la 3F revient également sur le choix – pour le moins contesté - d'avoir maintenu Raymond Domenech au poste de sélectionneur après le calamiteux Euro 2008.

"J'ai assumé au début, j'ai assumé pendant les deux ans qui ont été difficiles, et malheureusement, j'ai été obligé d'assumer à la fin. La manière, le comportement n'a pas été celui que je voulais pour l'équipe de France", regrette aujourd'hui celui qui vient d'être décoré de l'ordre du mérite de l'UEFA.

En octobre dernier, dans un entretien à France Football, Escalettes avait expliqué que Domenech l'avait "déçu". Lui en veut-il encore de l'avoir tenu à l'écart des problèmes internes de l'équipe de France au risque de le faire passer pour un président fantoche ? Pas vraiment. Le dirigeant héraultais explique avoir toujours considéré qu'"en vouloir à quelqu'un était négatif et ne pouvait pas être porteur d'avenir". "Donc il y a beaucoup de gens avec qui j'ai eu des conflits et avec lesquels je me suis par la suite parfaitement entendu et avec lesquels j'ai travaillé de façon positive", conclut-il.