Emeutes : le foot, victime collatérale

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FOOT - Angleterre-Pays-Bas, prévu mercredi à Wembley, a été annulé en raison des violences.

Affiche historiquement classée à hauts risques, Angleterre-Pays-Bas, prévu mercredi, n'aura pas lieu. Les hooligans des deux pays ne sont pas en cause. Ce match amical, qui devait servir de préparation en vue des éliminatoires de l'Euro en septembre, a été annulé en raison des violences urbaines qui gangrènent les rues de Londres. Ce n'est pas le premier match à être annulé ou remis. Plusieurs rencontres de Carling Cup, la Coupe de la Ligue anglaise, impliquant les équipes de West Ham, Charlton, Crystal Palace et Bristol, ont également été reportées.

Le quartier de Tottenham en feu (930x620)

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Dans un communiqué diffusé sur son site officiel, le club de West Ham explique : "le club a été contacté ce soir (lundi soir) et on nous a indiqués que tous les grands événements publics à Londres devaient être modifiés ou reportés en raison de la nécessité de disposer de toutes les ressources de police ailleurs." Ailleurs, entendre par là plusieurs quartiers de la capitale anglaise, où ont lieu destructions et pillages depuis la nuit de samedi à dimanche. Et depuis mardi soir, cette flambée de violence gagne également les villes du nord du pays, comme Liverpool, Birmingham ou Manchester. A tel point que la première journée de Premier League, le championnat anglais, qui doit avoir lieu ce week-end, se trouve fortement menacée...

Rooney appelle au calme sur Twitter

Interrogé lundi sur ces violences urbaines, qui ont éclaté tout près de White Hart Lane, le stade de Tottenham, l'international français des Spurs, Younes Kaboul, a fait part de sa stupéfaction. "On est très surpris, les émeutes ont eu lieu juste à côté du stade. On ne sait pas si on va jouer, ça devient assez sérieux", a-t-il souligné. "Si ça devient trop dangereux, il vaudrait mieux annuler le match." Londres doit accueillir trois matches ce samedi, avec Tottenham-Everton mais aussi Fulham-Aston Villa et Queens Park Rangers-Bolton. De son côté, Liverpool doit recevoir Sunderland à Anfield. Tous ces matches semblent désormais eux aussi suspendus à l'évolution des émeutes.

Tweet de Rooney (930x620)

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Du haut de leur statut d'icône, plusieurs internationaux anglais ont déjà tenté de lancer des appels au calme, via leurs comptes Twitter. C'est le cas par exemple des deux Mancuniens Rio Ferdinand et Wayne Rooney. "Ces émeutes, c'est de la folie", peste l'attaquant des Red Devils. "Pourquoi les gens font-ils ça à leur propre pays, à leur propre ville. C'est vraiment embarrassant pour notre pays. Arrêtez, s'il vous plaît."

Et à ceux qui lui avancent l'argument de la pauvreté, Rooney rétorque : "Parce qu'ils ne travaillent pas, ils doivent brûler des immeubles et piller. S'il te plaît, arrête de dire des conneries." Ferdinand est aussi remonté que son coéquipier. "Il semble que ces gosses/personnes n'aient pas peur et n'aient aucun respect pour la police... Peut-être que l'armée inspirera ce respect ?" Le fait est rare, mais aujourd'hui, en Angleterre, le football passe clairement au second plan.