Drogba propulse les Blues

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Yannick SAGORIN , modifié à
FOOTBALL - Didier Drogba a porté ses coéquipiers vers la victoire face à Arsenal.

FOOTBALL - Didier Drogba a porté ses coéquipiers vers la victoire face à Arsenal. C'est à se demander si Didier Drogba n'a pas une dent contre Arsenal. Terreur des surfaces anglaises depuis son arrivée dans le royaume à l'été 2004, le buteur de Chelsea s'est manifestement spécialisé dans le harcèlement des Gunners. Alors qu'il n'affiche qu'un but au compteur en 13 matches face à Manchester United ou encore 7 en 21 confrontations devant Liverpool, l'Eléphant dénombre pas moins de 12 réalisations en 12 oppositions à Arsenal. Les deux dernières datant de ce dimanche et permettant probablement aux Blues de semer un concurrent direct dans la course au titre. Déjà buteur à deux reprises lors de la démonstration du match aller qui avait vu Chelsea prendre le meilleur sur Arsenal à l'Emirates Stadium (0-3), Drogba n'a pas eu besoin de plus de huit minutes pour se mettre en branle, et faire voler en éclats les bonnes résolutions de Gunners humiliés une semaine plus tôt sur leur pelouse par les Red Devils (1-3). A la retombée d'un corner de Malouda prolongé au premier poteau par un Terry en proie à de sérieux tourments personnels mais inconditionnellement soutenu par Stamford Bridge, l'ancien Marseillais annonçait la couleur d'entrée (1-0, 8e): Arsenal n'était sûrement pas en terrain conquis ce dimanche. Arsenal perd du terrain Pourtant, à force de percussions et de mouvements léchés, les hommes d'Arsène Wenger parvenaient à trouver des brèches dans la muraille bleue. Nasri, d'abord, butait sur Cech dans une position très excentrée (16e), puis Arshavin se heurtait au même portier tchèque, sur une volée du plat du pied consécutive à une belle ouverture de Fabregas (17e). Deux actions obtenues coup sur coup mais non concrétisées auxquelles faisait écho le froid réalisme de Drogba. Lancé sur orbite par Lampard, l'international ivoirien réalisait son dribble favori, faisant passer le ballon derrière sa jambe d'appui, pour se débarrasser de Clichy et s'ouvrir le chemin du but. Fusillé à bout portant, Almunia ne pouvait alors rien pour parer la frappe canon du meilleur réalisateur de Chelsea (2-0, 23e), alors auteur de son 17e but de la saison, le 22e en 26 matches toutes compétitions confondues. Dès lors attendus par leurs hôtes, les Londoniens d'Arsenal tentaient bien de réagir avant la pause, sans toutefois se montrer suffisamment tranchants pour déstabiliser Terry et ses compagnons de défense. Une impuissance à laquelle s'ajoutait une certaine maladresse dans le dernier geste au retour des vestiaires, alors que Walcott, finalement remplacé par Bendtner peu après l'heure de jeu, s'illustrait par sa transparence. Si ce n'est un coup franc de Fabregas (68e), une sortie bien à propos de Cech devant Bendtner (80e) et une tête décroisée du remuant milieu de terrain espagnol (90e), rien de la part d'Arsenal ne venait au final troubler la souveraineté des Blues. Dans les derniers instants de la partie, Drogba, crédité d'un cinquième doublé dans le cadre du derby du Nord de Londres, manquait la passe de trois d'un cheveu, tandis qu'il touchait du bois sur un puissant coup franc (83e). L'essentiel était néanmoins ailleurs pour le héros du jour et les troupes de Carlo Ancelotti. Au coup de sifflet ultime, Chelsea comptait bien neuf longueurs d'avance sur Arsenal en tête du classement – deux sur un Manchester United tombeur de Portsmouth la veille (5-0). Un passif certainement insurmontable désormais pour les Canonniers, à treize journées du verdict.