Domenech a toujours l'envie

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et Cyrille de la Morinerie , modifié à
FOOT - L'ancien sélectionneur a expliqué mardi avoir toujours l'envie d'entraîner au haut niveau.
Domenech debout dans un café (930x1240)

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"A la retraite depuis le 1er novembre", selon ses propres termes, Raymond Domenech, âgé de 60 ans, a néanmoins expliqué mardi qu'il entendait bien retrouver un banc prochainement. "Je n'ai pas l'intention d'abandonner", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse accompagnant la sortie, mercredi, de Tout seul, livre de souvenirs dans lequel il évoque son passage à la tête de l'équipe de France, entre 2004 et 2010. "Quand on vit d'une passion, on n'est jamais à la retraite (...) Je n'ai pas de réel manque, j'ai surtout une envie." Depuis son départ du poste de sélectionneur, Domenech s'est illustré davantage sur les plateaux ou dans les studios qu'au bord des terrains. En 2010-11, il avait néanmoins pris en main l'entraînement des poussins de l'Athletic Club de Boulogne-Billancourt...

Lors de cette rencontre avec une quinzaine de journalistes dans un café branché parisien, Domenech est également revenu longuement sur la genèse de son recueil de souvenirs, dans lequel il égratigne plusieurs joueurs de l'équipe de France, anciens (Anelka, Malouda) ou actuels (Ribéry, Gourcuff). "Il fallait que je dise des choses", a-t-il expliqué. "Je ne pouvais pas le dire n'importe quand, n'importe comment. Je suis soulagé, j'ai raconté une histoire, la mienne. Je voulais donner un témoignage, ma version, ma vision et ce que j'ai réellement vécu. Il fallait qu'à un moment, je le dise et que je ne me ronge pas avec."

Le tutoiement, "l'effondrement d'un monde"

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Au cours de la discussion, qu'il a tenue debout, parfois un café à la main, Domenech est également revenu sur la fameuse insulte que lui a adressée Nicolas Anelka ("Enc..., fais-la tout seul ton équipe de merde !") à la mi-temps de Mexique-France (0-2). "Il y a eu une rupture avec le basculement au tutoiement alors qu'on avait des relations saines", a-t-il considéré. "C'était l'effondrement d'un monde. Il y avait le sélectionneur, les joueurs, une hiérarchie et tout d'un coup, tout ça s'est écroulé. C'est un grand moment de solitude et de détresse. Je n'étais pas blessé mais choqué."

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N'a-t-il pas senti le mauvais vent venir avec certains joueurs ? "Laurent Blanc et Didier Deschamps (ses successeurs au poste de sélectionneur ndlr) ont continué à les prendre parce que ce sont les meilleurs joueurs", a-t-il souligné. "La valeur du joueur est capitale. On ne peut pas être champions du monde si on n'a pas des joueurs de haut niveau même si on a des joueurs solidaires, polis, sympas, copains entre eux, qui se lèvent tôt le matin. Il faut d'abord du talent."

S'il ne nie pas une part de responsabilité dans le fiasco de la Coupe du monde 2010 ("Si j'avais su, j'aurais trouvé une solution pour éviter ce cataclysme"), il tient à ajouter que les joueurs ont également une part de responsabilité : "il y a des choses que j'ai mal faites, que je n'ai pas vues, je n'ai pas su gérer ce groupe et cette mauvaise génération, mais je ne suis pas responsable de tout. (...) J'ai regardé l'Euro 2012 et j'ai eu le sentiment que c'étaient les mêmes et qu'ils n'avaient pas changé. Ce n'est pas une revanche mais je ne suis pas responsable de tout". A l'issue de l'Euro 2012, quatre joueurs avaient été convoqués devant la commission de discipline de la Fédération française de football : Samir Nasri (suspendu 3 matches), Jérémy Ménez (suspendu un match), Hatem Ben Arfa et Yann M'Vila (rappel à l'ordre).