Delaigue: "Trop tôt pour le "Yach""

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Propos recueillis par S.L. , modifié à
Tout au long de ce Tournoi des Six Nations 2011, Yann Delaigue portera pour notre site son oeil d'expert sur les performances et l'actualité du XV de France, lancé dans la défense de son Grand Chelem. Après l'annonce du quinze appelé à défier l'Irlande dimanche, à Dublin, l'ancien ouvreur international comprend le souci de stabilité de Lièvremont, évoque la rivalité Parra-Yachvili et revient sur le cas Bastareaud.

Tout au long de ce Tournoi des Six Nations 2011, Yann Delaigue portera pour notre site son oeil d'expert sur les performances et l'actualité du XV de France, lancé dans la défense de son Grand Chelem. Après l'annonce du quinze appelé à défier l'Irlande dimanche, à Dublin, l'ancien ouvreur international comprend le souci de stabilité de Lièvremont, évoque la rivalité Parra-Yachvili et revient sur le cas Bastareaud. "Ce quinze de départ pour l'Irlande, c'est avant tout aucun changement dans le sens où s'il n'y a pas la blessure de Mermoz, les quinze sont reconduits ; alors pour faire face et faire en sorte qu'il y ait le encore moins de changements, on reprend l'équipe de la 45e minute face à l'Ecosse. On prend les mêmes et ça paraît logique, d'une part parce qu'il y a eu victoire. Et d'autre part parce qu'on a suffisamment réclamé à Marc Lièvremont de la stabilité dans cette équipe que ce soit lors des tests de novembre, ou même avant. Aujourd'hui, Marc est dans la stabilité parce qu'il considère qu'il tient son groupe pour la Coupe du monde et il veut les faire travailler ensemble. On ne peut pas maintenant le lui reprocher." "Concernant Damien (Traille), si on l'avait laissé à l'arrière pour monter Jauzion au centre, on se serait passé d'un joueur comme Poitrenaud et ça aurait fait du très lourd à la fois au centre et à l'arrière pour un déficit de dynamisme. Là, c'est une question d'équilibre pour conserver de la puissance, mais conserver aussi de la vivacité, du dynamisme, à l'image de Poitrenaud, qui est capable par sa classe et sa technique d'imposer un jeu très spectaculaire et très offensif." "Devant, aucun remplaçant n'a crevé l'écran..." "Sur la question du seul changement éventuel, qui a pu se poser, Marc a préféré privilégier la récurrence et toujours placer dans les meilleures conditions le petit Parra, notre n°9 titulaire. Il n'avait plus joué avec Trinh-Duc depuis un moment en raison de la défection de l'ouvreur sur les tests de novembre. Tous les deux ont aussi besoin de temps de jeu ensemble. A ce jour, Parra est clairement proclamé comme le n°1, même s'il passe par quelques matches moyens et même si Yachvili fait de bonnes rentrées. Maintenant, si durant trois ou quatre matches, ça se passe ainsi et que « Yach' » amène une plus-value au jeu de l'équipe de France et que Morgan est un peu en-dedans, alors la hiérarchie pourrait basculer. Mais c'est encore trop tôt et trop court pour changer... Ça voudrait dire qu'il y a une instabilité dans la tête du sélectionneur, ce n'est pas le cas." "Devant, au-delà de la volonté de ne pas bouger une équipe en place, qui s'est montrée plutôt performante dans ce secteur, les remplaçants qui sont rentrés en jeu n'ont pas franchement apporté un plus à l'équipe. Et ça a été tout de même un problème que ce soit pour les Guirado, Chabal, Thion, qui se sont montrés un petit peu moins bons... On aurait pu avoir le doute si un nouvel entrant avait vraiment crevé l'écran, là, il n'y a aucun doute puisque les titulaires ont été meilleurs que les remplaçants. La question ne se pose donc évidemment pas." "Pour conclure, sur cette histoire Bastareaud, c'est surtout un problème de journalistes, à essayer de polémiquer autour de Mathieu. Je trouve ça dommage à la fois pour lui parce que je ne suis pas sûr que ça vienne de lui, et à mon avais, ça lui fait du tort. Mais il est évident qu'aujourd'hui, sportivement, Mathieu n'est pas au niveau des autres centres français, postulants, que ce soit Fritz, Marty,... C'est peut-être lui qui a le plus gros potentiel, le problème, c'est qu'il ne travaille pas suffisamment, il ne pourra pas y prétendre." Yann DELAIGUE