Dakar : la "souffrance" de Peterhansel

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avec AFP , modifié à
RALLYE-RAID - Le pilote français a eu du mal à encaisser les consignes de son écurie Mini.

A quelques heures de l'arrivée du Dakar 2014 à Valparaiso, au Chili, samedi le suspense était déjà réduit : une Mini allait s'imposer. En effet, la marque allemande, qui appartient au groupe BMW, a placé quatre de ses véhicules aux quatre premières places.

Mais le suspense s'est totalement envolé jeudi soir quand la consigne de l'équipe de figer les positions a été rendue publique. En tête depuis le 9 janvier, l'Espagnol Nani Coma, déjà vainqueur de l'épreuve dans la catégorie motos en 2004, devrait l'emporter devant le Français Stéphane Peterhansel, qui ne pointait qu'à deux minutes et 15 secondes, mercredi soir, à l'issue de la 10e étape.

"On roule doucement, on ne se fait pas plaisir"

Roma avec Peterhansel (930x620)

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Le pilote tricolore, grand spécialiste du Dakar (11 victoires autos et motos confondus), a mal vécu cette décision. "On avait fait du bon boulot et cette consigne de réduire l'allure est tombée", a-t-il signalé à l'arrivée de la 11e étape, jeudi. "Là, c'est un peu de la souffrance, on roule doucement, on ne se fait pas plaisir". Avant cette antépénultième spéciale, Peterhansel (ici au côté de Nani Roma) avait laissé parler sa frustration au micro de France Télévisions. "La tactique pour aujourd'hui (mercredi) ? C'est que c'est fini. Je me suis amusé pendant cinq jours mais ça vient de la haute hiérarchie et maintenant je vais être obligé de freiner. Pour moi, c'est fini." De facto, Peterhansel a perdu plus de trois minutes jeudi et pointait à 5'32" au départ de la 12e étape, vendredi.

La colère froide du directeur de l'épreuve

Des consignes d'équipe dans ce genre de situation, ce n'est pas une nouveauté dans le sport automobile, y compris sur le Dakar. Mais la décision de Mini n'en a pas moins déçu le directeur de l'épreuve, Etienne Lavigne. "Nous n'avons pas été informés (...) par le team manager (de Mini, Sven Quandt)", a-t-il souligné. "Nous sommes déçus, clairement, parce que ce n'est pas dans l'esprit de l'épreuve. On est un peu estomaqués. Ce n'est pas "fair" (correct) du tout." Très remonté, le boss de l'épreuve a même lâché : "si j'étais méchant, je dirais qu'ils (l'équipe Mini) peuvent venir récupérer le trophée tout de suite. Les plus beaux combats, ce sont les combats à la régulière, et à vaincre sans péril on triomphe sans gloire." Dans la catégorie motos, la victoire ne devrait pas échapper à Marc Coma (KTM), qui possèdait plus d'une demi-heure d'avance sur son compatriote Joan Barreda Bort (Honda) au départ de la 12e étape. Mais là, au moins, aucune consigne n'a été donnée...