Coupe Davis : autopsie d'un échec

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Nicolas Rouyer, à Villeneuve d'Ascq , modifié à
DECEPTION - L'équipe de France a subi la loi de l'équipe suisse, ce week-end (3-1).

Gasquet écrasé. Moins de deux heures. C'est le temps qu'auront mis la Suisse et Roger Federer pour clore les débats, dimanche, lors du quatrième simple. Envoyé au front en remplacement de Jo-Wilfried Tsonga, blessé à un bras, Richard Gasquet, très moyen en double samedi, n'a rien pu faire face à la tornade suisse. "C'est difficile de perdre en trois sets", a reconnu le Biterrois. "Je crois qu'il a réalisé le meilleur de ses matches contre moi (Federer en est désormais à 13 victoires pour 2 défaites contre Gasquet, ndlr)." Intraitable au service - il n'a concédé aucune balle de break et a gagné 82% des points derrière sa première balle - et opportuniste d'entrée - il a signé le break dès le troisième jeu -, Federer a rapidement donné un côte inexorable à la défaite française, qui avait commencé à se décider dès samedi…

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Tsonga blessé. Remobilisée après la victoire splendide de Gaël Monfils sur Federer vendredi soir, l'équipe de France semble avoir perdu tout son "mojo" lors de l'entraînement du double, samedi, quand Jo-Wilfried Tsonga a ressenti une blessure à un bras. Car le clan français - à l'exception du gaffeur Jean Gachassin, président de la Fédération, qui avait évoqué une "douleur au coude" pour Tsonga samedi soir - bluffait bel et bien. "Après les matches du vendredi, 'Jo' a ressenti une douleur au bras, qu'il avait déjà eue il y a très peu de temps, une douleur qui a récidivé", a expliqué le capitaine de l'équipe de France, Arnaud Clément, en conférence de presse. "Et quand 'Jo' s'est entraîné samedi matin, la douleur était trop forte." Le Manceau, l'air abattu, l'a confirmé : "samedi matin, je n'arrivais pas à serrer la raquette donc je n'étais pas capable de frapper correctement dans la balle." Résumons : oui, Tsonga était bien blessé. Oui, il était bien prévu qu'il dispute le double et non, il n'a jamais été question qu'il joue dimanche.

Simon écarté. Autre certitude révélée dimanche : si Tsonga ne s'est pas entraîné pendant trois jours lors du stage de préparation à la Villa Primrose, c'est bien qu'il avait un souci physique. "Effectivement, à Bordeaux, j'ai ressenti une petite douleur mais on a bien bossé avec le kiné pour être à 100% vendredi", a insisté le joueur tricolore. Sa double absence sur le double et le simple de dimanche (mais aussi, avouons-le, son match moyen contre Wawrinka vendredi) a pu laisser penser qu'il était diminué d'entrée. Pourtant, le n°1 français, le "boss" de l'équipe, comme l'a encore appelé Jean Gachassin, l'a souligné avec vigueur : "quand je suis entré sur le court vendredi, j'étais à 100%."  Certains observateurs ont pu en douter, à commencer par le premier d'entre eux, Gilles Simon, écarté de dernière minute. Interrogé sur la question, le Niçois a lâché une réponse relativement nébuleuse. "J'ai arrêté de penser comme ça", a-t-il déclaré. "Jo prend la décision d'y aller. C'est sa décision d'y aller (et pas celle du capitaine ?, ndlr) et les raisons ont été expliquées par Arnaud. Après, ce qui se passe 'si', on s'en fout un peu."

Monfils dépité. Arrivé quelques minutes après les autres en conférence de presse, Monfils n'avait visiblement pas envie de parler. Interrogé sur son sentiment après la rencontre, le Parisien n'a lâché qu'un seul mot : "déçu". Il a passé le reste du temps la tête basse, semblant ruminer un cinquième match qui n'est jamais venu. Quatre ans après Belgrade et la défaite 3-2 en finale face à la Serbie, "La Monf" perd une deuxième finale de Coupe Davis, cette fois en ayant gagné le seul match qu'il a disputé. La qualité du tennis produit vendredi face à Federer et la peine affichée sur son visage dimanche, témoignage de son investissement en Coupe Davis, sont néanmoins deux grands motifs d'espoir pour les campagnes à venir...

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