Castel à la fête

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L.D. , modifié à
On attendait Yannick Agnel sur 400m nage libre, seulement sixième comme Sébastien Rouault loin de Paul Biedermann, mais aussi Frédérick Bousquet sur 50m nage libre, incapable de contrarier la domination du Brésilien César Cielo. C'est finalement Alexianne Castel qui a pris la lumière ce vendredi à Dubaï en décrochant l'or mondial du 200m dos en petit bassin, un premier titre individuel pour la France dans ces championnats depuis 1993.

On attendait Yannick Agnel sur 400m nage libre, seulement sixième comme Sébastien Rouault loin de Paul Biedermann, mais aussi Frédérick Bousquet sur 50m nage libre, incapable de contrarier la domination du Brésilien César Cielo. C'est finalement Alexianne Castel qui a pris la lumière ce vendredi à Dubaï en décrochant l'or mondial du 200m dos en petit bassin, un premier titre individuel pour la France dans ces championnats depuis 1993. C'est aussi là que l'on mesure la force d'une bonne nation et pas seulement à la qualité de son relais 4x200m comme le rappelait jeudi Yannick Agnel, tout frais médaillé de bronze la veille sur la distance avec ses potes. Non, l'équipe de France ne se résume pas qu'à ses messieurs, ses sprinteurs bodybuildés (Bousquet, Bernard, Gilot...), son étoile montante (Agnel) et sa nouvelle belle gueule (Lacourt). Ces dames existent aussi. Moins en vue depuis la retraite de Laure Manaudou, les nageuses tricolores se sont trouvé vendredi une nouvelle tête d'affiche en la personne d'Alexianne Castel. Manaudou était devenue en 2004 la première championne olympique. Castel restera comme la première championne du monde en petit bassin. En décrochant l'or vendredi sur 200m dos, la protégée de Richard Martinez au pôle France de Font-Romeu entre dans les annales de la natation française en lui offrant son premier titre individuel depuis 1993 et la victoire sur 200m papillon de Franck Esposito, longtemps resté le seul champion du monde tricolore en petit bassin, piscine de 25 mètres que la France a désertée pendant de longues années. La nageuse de Bergerac n'était pas encore née à l'époque. Et, du haut de ses 20 ans, peine aujourd'hui à prendre la mesure de son exploit. "Je suis super contente", confiait-elle au micro de France 2 à sa sortie de l'eau. "Je savais que je pouvais gagner, mais je ne pensais pas nager en 2'01"6. C'est fait, et je récupère mon record de France." Bousquet tacle la DTN Mieux, la Française signe à cette occasion la quatrième performance de l'histoire sans combinaison, elle qui a fait une pause de trois mois cet été, quand les Bleus brillaient à Budapest, pour faire le point sur sa motivation. Aujourd'hui, elle accueille ce chrono et cette médaille d'or avec prudence. "Ma victoire aujourd'hui, ça reste du petit bassin. Je sais que j'ai de bonnes coulées et de bons virages. Il va falloir que je travaille pour le grand bassin". Un discours que feront leur Yannick Agnel, seulement sixième du 400 mètres nage libre (comme Sébastien Rouault) loin derrière Paul Biedermann, et Coralie Balmy, qui s'est encore contentée d'une place d'honneur (5e) sur la même distance, pour tenter de rebondir à Shanghai, théâtre des Mondiaux en grand bassin (16-31 juillet). Un rendez-vous où devraient une nouvelle fois être conviés César Cielo et Frédérick Bousquet. Pour une revanche ? Car si Alain Bernard ne faisait pas grand cas de sa sixième place (21"20) - "On ne dispute pas une finale mondiale tous les jours. Je sais que j'ai des progrès à faire sur 50 mètres, mais j'améliore encore mon temps", a expliqué l'Antibois qui pourra se racheter sur 100 mètres - , Frédérick Bousquet était lui bien plus remonté après sa deuxième place (20"81) sur 50 mètres nage libre derrière le Brésilien, intouchable en 20"51. "J'ai du mal à me contenter de l'argent. Je n'arrive pas à passer la vitesse supérieure depuis Chartres (les championnats de France, ndlr), je n'améliore mon temps que de huit centièmes (20"89, début décembre)", regrettait-il, encore contrarié d'avoir été obligé de faire escale par Chartres pour y disputer les championnats de France. "Un retour forcé en France", rappelait celui qui s'entraîne régulièrement aux Etats-Unis. "J'aurais préféré rester une semaine de plus à Auburn, plutôt que de m'entraîner tout seul pendant trois semaines en France". Un message à l'adresse de Christian Donzé, le directeur technique national (DTN). Lequel ne devrait pas en vouloir à un nageur qui a apporté vendredi une sixième médaille, fusse-t-elle en argent, à la France après trois jours de compétition à Dubaï.