Cancellara, l'attraction

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François TESSON Br De Sports.fr , modifié à
C'est l'un des derniers gros poissons à attirer sur le marché des transferts. Des très gros, même. Sous le maillot de la Saxo Bank, Fabian Cancellara a réalisé une année exceptionnelle, de ses triomphes sur les Flandriennes à son quatrième titre mondial du contre-la-montre. Aujourd'hui, l'avenir du Suisse se dessine entre son pays natal - BMC en rêve- et le Luxembourg, où l'attendent les frères Schleck.

C'est l'un des derniers gros poissons à attirer sur le marché des transferts. Des très gros, même. Sous le maillot de la Saxo Bank, Fabian Cancellara a réalisé une année exceptionnelle, de ses triomphes sur les Flandriennes à son quatrième titre mondial du contre-la-montre. Aujourd'hui, l'avenir du Suisse se dessine entre son pays natal - BMC en rêve- et le Luxembourg, où l'attendent les frères Schleck. "C'était une année incroyable. Je pense que ce n'est que quand vous atteignez la fin de la saison que vous pouvez réaliser ce que vous avez accompli. Car honnêtement, tout va si vite..." Et surtout lui ! Interrogé par Sporza, au moment de recevoir le trophée de Flandrien International de l'année 2010 (qui pouvait difficilement lui échapper), Fabian Cancellara a pu savourer sa saison, l'une des plus abouties de sa carrière, qui restera "dans son coeur." Et aussi dans le livre des records, n'en déplaise à l'UCI qui ne "place" le Bernois qu'à la 14e place de son classement annuel. De février à octobre, le Suisse a rempli, un à un, tous les objectifs qu'il avait fixé sur son road book. Une mise en route sur le Tour d'Oman, avant ses démonstrations lors des classiques du printemps, avec à la clé le triplé GP E3, Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Soit autant de claques infligées à Boonen et consorts sur les pavés, qui ont fait naître l'épisode du vélo à moteur (lire: Cancellara... avec un moteur?). Au plus fort de la tempête, Cancellara a fait le dos rond, et répondu aux sceptiques de la plus belle des façons : deux succès, implacables, lors des chronos du Tour de France (prologue et 19e étape). Comme deux bandes-annonces de son quatrième titre mondial sur le contre-la-montre, obtenu au début du mois, à Geelong. Un record, ce qui lui confère une saveur spéciale. "Quand vous gagnez quelque chose, c'est juste une fois. Mais marquer l'histoire est encore mieux que gagner quelque chose. Cela reste à jamais", dit-il. D'Oman à l'Australie, l'horloger suisse n'a finalement laissé en chemin que son Tour national, remporté en 2009, mais offert aux grimpeurs et à son coéquipier Frank Schleck en juin dernier. BMC ou le Luxembourg ? Alors, forcément, Cancellara est convoité. Et difficile à suivre, comme sur la route. Une chose est certaine, il ne continuera pas chez Saxo Bank, avec qui il s'est affranchi de sa dernière année de contrat. Sa collaboration avec Bjarne Riis s'est achevée en eau de boudin, peu après la "désertion" du Suisse sur le Tour d'Espagne, pour préparer les Mondiaux. "Cela doit prendre fin maintenant. Nous sommes d'accord qu'il vaut mieux que nos chemins se séparent", avait alors expliqué le Danois. Comme tant d'autres (O'Grady, Voigt, Fuglsang et bien sûr les frères Schleck), Cancellara fera-t-il le chemin de la Saxo Bank vers le tout-puissant Luxembourg Pro Cycling Project ? C'est la piste la plus crédible. L'autre mène vers la formation suisse BMC. Rapatrier le champion national serait, outre l'aspect sportif, un indiscutable argument marketing et commercial, pour la marque de vélos. Mais contrairement à ce que pouvait laisser entrevoir Andy Scheick ("Je pense que Fabian signera avec BMC ... c'est la vie"), l'affaire semble loin d'être entendue. "Il n'a pas répondu à notre proposition, déplore Andy Rihs, le manager de l'équipe helvète, interrogé par L'Equipe. Comme je n'ai pas de nouvelles de lui, je m'attends à ce qu'il rejoigne les frères Schleck. Et comme nous lui avons fait une très bonne offre, je suppose qu'il y a plus d'argent ailleurs." Ailleurs, on l'accueillerait évidemment à bras ouverts. "Cancellara est un coureur qui aurait besoin d'une équipe comme la nôtre", affirme Bryan Nygaard, le manager de la structure luxembourgeoise, qui attend donc "The Decision" du Suisse. Un Cancellara qui a récemment tracé les contours de sa future équipe. "J'ai besoin d'évoluer dans un environnement parfait, a-t-il confié à Vélo Magazine. J'ai besoin de mon soigneur et de mon mécanicien à mes côtés". Un mécanicien - celui-là même qui était au coeur de la polémique du vélo à moteur - qui a déjà donné son accord au "Team Schleck"...