Brandao divise à Marseille

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Yannick SAGORIN , modifié à
Un témoignage de soutien, symbole de la cohésion d'un groupe, Didier Deschamps et José Anigo ont perçu comme tel le geste de certains Olympiens lors de la victoire de Marseille à Rennes, vendredi soir (0-2). A cette occasion, des maillots de Brandao ont été brandis alors que ce dernier est aujourd'hui mis en examen dans une affaire de viol présumé. Une solidarité que la direction phocéenne n'apprécie guère.

Un témoignage de soutien, symbole de la cohésion d'un groupe, Didier Deschamps et José Anigo ont perçu comme tel le geste de certains Olympiens lors de la victoire de Marseille à Rennes, vendredi soir (0-2). A cette occasion, des maillots de Brandao ont été brandis alors que ce dernier est aujourd'hui mis en examen dans une affaire de viol présumé. Une solidarité que la direction phocéenne n'apprécie guère. Les faits remontent à vendredi soir, au Stade de la route de Lorient. Alors que l'OM dessine sa victoire sur Rennes - un succès crucial dans la course au titre au lendemain d'un revers douloureux concédé devant le Losc - trois Olympiens au moins rendent hommage à leur coéquipier Brandao, mis en examen quelques jours plus tôt pour répondre à des accusations de viol. Stéphane Mbia, André Ayew et Vitorino Hilton notamment brandissent alors des maillots floqués au nom du Brésilien. Un geste qui fait aujourd'hui polémique à Marseille. "C'est une maladresse, je regrette de ne pas avoir été prévenu. Sinon, je serais intervenu pour trouver une solution. Il y avait d'autres moyens, moins spectaculaires, de témoigner leur amitié à leur camarade", réagit ce dimanche le président Dassier dans les colonnes de L'Equipe. "Ce n'est pas aux joueurs de trancher dans cette affaire, mais à la justice. Dans ce dossier, il y a aussi une famille et une jeune fille. Je le répète, à son retour, Brandao sera sanctionné pour ce qui me concerne: le respect de ses obligations et de l'image du club." A l'origine de cette mise au point du patron de l'OM, un coup de fil de Vincent Labrune, le président du conseil de surveillance du club provençal, qui vendredi soir aurait rappelé à l'ancien homme fort de TF1 le devoir d'exemplarité de ses troupes. Indispensable à la bonne santé financière de l'entité marseillaise, l'actionnaire majoritaire Margarita Louis-Dreyfus serait lasse en effet des faits divers et extra-sportifs impliquant des joueurs de l'OM. Brandao: "Je suis innocent" Vendredi soir dans les coulisses du Stade de la route de Lorient, les cadres sportifs du club champion de France étaient en tout cas au diapason. "Oui, j'étais au courant, mais je ne l'ai pas interdit. Ça part d'un bon sentiment, avouait Didier Deschamps au sujet de la manifestation de soutien de ses protégés à l'égard de Brandao. Brandao est l'un des nôtres. C'était un clin d'oeil, ne cherchez pas trop d'interprétation dans cette initiative. De toute façon, quand on fait quelque chose, il y a du bien et du moins bien. Il faut simplement rester dans le cadre de la solidarité." Même son de cloche, plus appuyé encore, émanant de José Anigo. "Brandao n'est pas un violeur. Tous les joueurs sont solidaires, ils ont fait ce qu'il fallait sur le terrain. La victoire est aussi un peu pour Brandao. Il vit un moment difficile, on le vit avec lui car on est une famille", dixit le directeur sportif phocéen dans les pages de La Provence. Et pendant ce temps, le principal intéressé clame son innocence dans une interview accordée au quotidien brésilien Jornal da Tarde: "Ce qui est sorti dans la presse n'est pas vrai. Je suis innocent." Quant à son avenir à Marseille ? "Je suis tranquille à ce sujet. Personne ne m'a parlé d'un départ. Je continuerai donc à l'OM." Actuellement au vert dans sa famille, Brandao est contractuellement lié à l'OM jusqu'en juin 2013.