Bordeaux ne sauve rien

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Yannick SAGORIN , modifié à
LIGUE 1 - Battus à Lens (4-3), les Bordelais terminent 6es, hors des places européennes.

LIGUE 1 - Battus à Lens (4-3), les Bordelais terminent 6es, hors des places européennes. Il y avait sans doute trop d'amertume, trop de frustration dans les rangs bordelais ce samedi soir pour prétendre au miracle. Pour la première fois depuis 2005, les Girondins débuteront l'exercice 2010-2011 prémunis d'ambitions exclusivement nationales. Quart de finaliste de la Ligue des Champions cette saison, Bordeaux se voit privé d'Europe pour un an au moins. Une sanction sans appel possible dont le club au scapulaire n'a certainement pas écopé ce week-end. La résignation transpirait déjà dans les propos de Laurent Blanc cette semaine: "Quoiqu'il arrive samedi, nous n'aurons pas rempli les objectifs, qui étaient de terminer dans les quatre premiers. J'en assume totalement la responsabilité." Ce tandis que Mathieu Chalmé rappelait les origines du mal: "Quand vous êtes premiers avec huit points d'avance et que vous n'accrochez même pas la C1, c'est du gâchis, une grosse déception. Je l'ai très mal vécu et je le vis encore mal aujourd'hui. Avec l'équipe que l'on avait, c'est Bordeaux qui a perdu le titre."Promis à la passe de deux à la trêve, tandis que les Gourcuff et consorts pouvaient se targuer d'avoir remporté 14 des 19 matches aller, les Bordelais ont dévissé en 2010, focalisés d'abord sur leur dessein continental puis victimes d'un mois d'avril cauchemardesque, durant lequel ils n'ont guère récolté qu'un point en six journées. Insuffisant, bien évidemment, pour soutenir la comparaison avec un OM lancé comme une balle vers le sacre, mais également avec un OL, un Losc et une AJA constants dans la performance. Insuffisant même pour rivaliser avec un MHSC récompensé de sa folle saison de promu par une cinquième place synonyme de Ligue Europa.La fin d'un cycleRéduits à dix à Lens dès la sixième minute de jeu, les Girondins n'ont cependant pas grands regrets à avoir ce soir. Très vite leurs hôtes, en supériorité numérique, ont pris les devants au score, comme les Montpelliérains à Paris. Le premier quart d'heure à peine passé, Maoulida trouvait la faille d'une tête décroisée (1-0, 20e), dans la foulée de l'ouverture du score de Dernis pour les Pailladins au Parc des Princes (0-1, 16e). Quinze minutes plus tard, Sow bénéficiait cette fois de l'altruisme de Maoulida pour corser l'addition (2-0, 36e) et il fallait une faute de Bedimo sur Chamakh dans la surface pour relancer un semblant de suspense, via un penalty victorieux de Wendel (2-1, 41e).A la reprise néanmoins, ce suspense éventé prenait davantage de plomb dans l'aile alors que Compan doublait la mise en faveur de Montpellier (0-2, 47e). Assuré de souffler le dernier sésame européen aux Bordelais en cas de succès sur les Parisiens, les Héraultais rendaient d'autant plus vaine l'égalisation girondine à Bollaert – un but contre son camp de Nsame (2-2, 49e) – que Dernis y allait de son doublé au Parc (0-3, 58e). Dès lors, Jemaa, sur penalty (3-2, 58e), puis Maoulida (4-2, 63e), pouvaient achever la bête blessée. Les réductions du score d'Erding à Paris (1-3, 79e) et de Wendel à Lens, de nouveau sur penalty (4-3, 80e), ne changeaient rien à l'affaire: Montpellier suivait Lille en C3, pas Bordeaux...Pour la deuxième fois cette saison, après sa défaite en finale de la Coupe de la Ligue contre Marseille (1-3), le club au scapulaire manquait son rendez-vous avec l'Europe. Bien sûr demain est un autre jour. Mais ce jour ne se présente pas forcément sous les meilleurs auspices. A l'issue du décrassage, dimanche matin au Haillan, Laurent Blanc pourrait bien officialiser son départ, entraînant sans doute dans son sillage nombre de ses cadres. En août prochain, Marouane Chamakh, c'est acquis, ne sera plus Bordelais. Yoann Gourcuff et Alou Diarra, assoiffés de Ligue des Champions, non plus. Très certainement... Le chantier de la reconquête est d'ores et déjà ouvert, et vaste, pour les Girondins.