Bingo, le petit nouveau

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Benoît CONTA , modifié à
Il est le petit nouveau du groupe. Du haut de ses quatre sélections, Arnaud Bingo fera en effet le voyage en Suède, pour le Mondial, alors même qu'il n'a découvert l'équipe de France qu'à la fin du mois d'octobre dernier. S'il profite de la blessure de Sébastien Ostertag et des doutes entourant Michaël Guigou, l'ailier gauche de Tremblay compte bien vivre l'évènement à fond.

Il est le petit nouveau du groupe. Du haut de ses quatre sélections, Arnaud Bingo fera en effet le voyage en Suède, pour le Mondial, alors même qu'il n'a découvert l'équipe de France qu'à la fin du mois d'octobre dernier. S'il profite de la blessure de Sébastien Ostertag et des doutes entourant Michaël Guigou, l'ailier gauche de Tremblay compte bien vivre l'évènement à fond. Claude Onesta n'aime pas parler des individualités. Pour Arnaud Bingo, le sélectionneur préfère donc éluder. "Il n'y avait plus de choix à faire, la blessure de Sébastien Ostertag imposait ce choix-là", explique ainsi le technicien, qui doit également faire face "aux doutes qui entourent la réhabilitation de Guigou". Pas question pour autant de croire que l'ailier de Tremblay est là par hasard, profitant juste des déconvenues de ses concurrents. A 23 ans, le joueur suit une progression linéaire qui l'emmène donc à disputer le Mondial suédois, où il sait déjà "qu'il va faire très froid". Originaire de Lyon, Arnaud Bingo s'est bien vite orienté vers le hand, avant de découvrir la D1 à 16 ans, du côté de Villefranche, puis Villeurbanne. C'est là qu'il emmagasine ses premières expériences, face à quelques grands noms comme Grégory Anquetil ou son modèle, Jackson Richardson. Avide de faire sa place au haut niveau il suit donc Thierry Perreux, son coach, à Tremblay, lorsque, en 2007, Villeurbanne descend en D2. Arrivé en région parisienne, une nouvelle expérience commence. "J'ai découvert pas mal de trucs comme la Coupe d'Europe, Stéphane Imbratta lorsqu'il est arrivé, et le fait de jouer le haut de tableau", raconte le joueur. " Quand il faut faire des choses j'y vais à fond" Pouvant jouer aussi bien à l'aile qu'à l'arrière grâce à une explosivité au-dessus de la moyenne, le bonhomme se donne les moyens de progresser en ne rechignant jamais sur les efforts à l'entraînement. Une progression qui l'emmène donc jusqu'à ce 28 octobre 2010, jour de sa première sélection, face à la Tunisie en match amical. Une belle récompense pour un joueur qui a enfin canalisé toute son énergie et réussi à trouver une belle régularité. De là à faire le voyage en Suède ? "Je suis arrivé au stage dans la peau du 21e gars qui vient pour donner un coup de main", reconnaît-il. "Après on m'a dit de me bagarrer et moi quand il faut faire des choses j'y vais à fond. Ça a plutôt bien marché", sourit désormais celui qui va se confronter au plus haut niveau international, qu'il ne connaît pas encore. " Ça change beaucoup du cadre du club. Il y a plus d'engagement physique, il faut rester attentif, regarder partout et ne jamais s'économiser". Face à la Croatie, dimanche, le numéro 27 ne s'est d'ailleurs pas démonté. "Il faut rentrer sur le terrain avec l'envie. C'est la guerre sur le terrain mais après quand tu rentres il faut se jeter dans l'arène", lance celui qui n'aura pas marqué mais provoqué un penalty en fin de rencontre. Une réaction digne du personnage, tranquille, qui ne cherche pas à se prendre la tête sur son futur. Son avenir en club ? "Je suis bien à Tremblay, le long terme on verra plus tard". Et chez les Bleus ? "Je ne sais pas si je suis parti pour durer mais je suis là et je me donne à fond". Tout juste a-t-il ouvert son site officiel, "pour faire découvrir ce que je fais, montrer aux gens comment je suis, autrement que le handballeur". L'occasion pour lui de faire découvrir sa passion pour la musique, et notamment la soul. Des compagnons qui trouveront sûrement leur place dans son sac pour la Suède.