Bazin: "La route n'est pas finie"

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Propos recueillis par Olivier CHAUVET , modifié à
C'est accompagné de Robin Leproux, le président du PSG, que Sébastien Bazin est venu annoncé mardi lors d'une conférence de Presse organisée au Parc des Princes l'arrivée d'un investisseur qatari à hauteur de 70 % dans le capital du club. Le responsable de Colony Capital Europe, qui conservera 30 %, a refusé de donner plus de précisions sur l'identité et les conditions de cet accord "historique" pour le club.

C'est accompagné de Robin Leproux, le président du PSG, que Sébastien Bazin est venu annoncé mardi lors d'une conférence de Presse organisée au Parc des Princes l'arrivée d'un investisseur qatari à hauteur de 70 % dans le capital du club. Le responsable de Colony Capital Europe, qui conservera 30 %, a refusé de donner plus de précisions sur l'identité et les conditions de cet accord "historique" pour le club. Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur l'identité de cet investisseur ? C'est une société qatarie d'investissement. De vraies personnes avec qui j'ai été en contact. On reviendra dans les prochaines semaines sur l'identité de ce groupe, son organe de direction. Une fois l'accord signé, on a voulu aller au plus vite, informer dans les 24h, afin d'être en amont de l'information et pas en réaction. L'accord a bien été signé, mais vous aurez de plus amples informations plus tard. Cette société est-elle liée à l'état qatarie ? Le Qatar est un grand état avec peu d'habitants. C'est un Investissement mûrement réfléchi. Y a-t-il un lien avec les investisseurs qui ont pris le contrôle du club espagnol de Malaga ? Je ne peux pas vous dire. L'arrivée de ce nouvel investisseur aura-t-elle un impact sur le budget du club et le prochain mercato ? Nous avons bâti ensemble le budget de l'an prochain. Il a été déposé à la DNCG. Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a une vraie volonté de la part du nouvel investisseur de développer et de participer activement au mercato. On leur a présenté le budget et ils ont adhéré. Il sera sensiblement le même que celui de cette année. Mais je n'ai pas de raisons de croire que le budget alloué la saison prochaine soit inférieur au précédent. Ce que je peux vous dire c'est que cet investisseur vient pour que ce club soit au premier niveau français et européen. "Un accord signé et figé dans le marbre" Pouvez-vous nous donner le montant de la transaction ? Je ne suis pas autorisé à le donner. C'est un accord entre deux sociétés privées (Colony Capital et l'investisseur qatari), il n'y a donc aucune obligation de le mettre sur la place publique. En revanche, je tenais à vous tenir rapidement informer de l'existence de cette accord très important pour le PSG, qui dispose d'une image forte. Quand ce nouvel investisseur sera-t-il opérationnel ? Le plus vite possible. Un Conseil d'administration devrait se tenir entre le 15 et le 30 juin. On ne veut pas rater la préparation de la saison prochaine. Robin (Leproux, le président) a déjà travailler sur l'identité des futurs joueurs, le plan de jeu. Nous allons partager cela avec eux. Le plus important était de signer cet accord le plus vite possible pour que les gens sachent que le Qatar était là et que nous sommes toujours là. Avez-vous des garanties sur cette accord ? Le projet d'accord est signé et figé dans le marbre. Je ne serai pas là aujourd'hui si cet accord pouvait être remis en cause. Pourquoi Colony Capital conserve 30 % des parts du club ? Car la route n'est pas finie. Nous avons fait 60 % du chemin. Cette saison, il y a une grande confirmation du talent sur le terrain et de l'équipe dirigeante. Nous voulons aller jusqu'au bout. Je n'ai pas pour habitude de partir d'un investissement quand cela marche bien. Notre priorité a toujours été donnée aux valeurs et à l'image du club, aux supporters, au palmarès. L'objectif dans un second temps de réaliser un très beau projet immobilier et optimiser les recettes pour consolider le PSG. J'espère que notre grand frère qatari va nous permettre d'atteindre les 100 %. La Mairie de Paris, l'Etat Français ont-ils été informés de cet accord ? Le seul corps constituant important pour qui nous avions un devoir d'information est la Mairie de Paris, qui a été parfaitement tenue au courant. Je pense qu'elle ne peut que se féliciter d'un tel accord. J'ai eu maintes discussions avec Bertrand Delanoë. Il y a eu une très grande transparence. Notre relation est de toute confiance. L'arrivée de ce nouvel investisseur va-t-il remettre en cause l'équipe dirigeante en place ? Il faudra leur poser la question mais je me bats avec conviction pour défendre l'équipe en place et je ne suis pas du tout inquiet sur son éventuelle remise en cause. Avez-vous des garanties sur le fait que l'équipe en place va être maintenue ? Ces investisseurs qataris prennent le contrôle du PSG. Ce sera important qu'ils rencontrent l'équipe dirigeante, ce qui n'a pas encore été fait pour respecter la confidentialité. On voulait qu'un minimum de gens soit au courant. Robin (Leproux) va pouvoir échanger avec eux. Ce sont eux qui auront la mainmise sur toutes les grandes décisions. Le nouveau boss du PSG est bien un fond d'investissement qatari. "Ils devraient être là pour un long moment" Quel bilan tirez-vous de vos cinq années en tant qu'actionnaire principal du PSG, marquées notamment par la mort de deux supporters ? On ne sort pas indifférent de ces cinq dernières années. C'est une responsabilité énorme d'être investisseur principal du PSG. Il y a beaucoup d'amour, de fierté pour ce club. Nous avons commis certaines erreurs lors des deux premières années dues, je pense, à un manque d'expérience. Deux supporters sont morts. C'est ancré en moi, c'est atroce. Mais ces épreuves là, cette douleur, ce n'est pas pour rien. La moindre des choses, c'est de tirer les leçons de ce qui s'est passé. A quand remonte le début des discussions ? Au printemps 2010. Si cela a un peu tardé, c'est entièrement ma faute. Nous n'étions pas pressé. Il y avait beaucoup d'intérêts et ce n'était pas une décision à prendre à la légère. C'était de notre responsabilité. Il était hors de question de laisser la main sur ce club. J'ai mené seul les négociations ce quia forcément pris plus de temps. L'an dernier à pareille époque, nous avions pris la décision de supprimer 12000 abonnées. Personne ne pouvait mesurer les conséquences d'une telle décision. C'était donc maintenant le bon moment. A votre arrivée à la tête du PSG bvous avez toujours dit que vous seriez là pour une courte période, cinq ans environ. Les nouveaux investisseurs sont-ils dans la même logique ? Je pense qu'ils devraient être là pour un long moment. Le but est de développer le PSG mais aussi l'image du Qatar au sein de la ville de Paris. Un projet qui s'inscrit dans un horizon très lointain.