Bartoli y met de la folie

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Régis AUMONT , modifié à
Le belle aventure de Marion Bartoli à Paris se poursuit. L'Auvergnate a battu, mardi, la lauréate 2009 Svetlana Kuznetsova (7-6, 6-4) pour devenir la quatrième joueuse française de l'ère Open à accéder au dernier carré de Roland-Garros. Place désormais à la tenante du titre, Francesca Schiavone, pour tenter de poursuivre son rêve et continuer d'enflammer le public de la Porte d'Auteuil.

Le belle aventure de Marion Bartoli à Paris se poursuit. L'Auvergnate a battu, mardi, la lauréate 2009 Svetlana Kuznetsova (7-6, 6-4) pour devenir la quatrième joueuse française de l'ère Open à accéder au dernier carré de Roland-Garros. Place désormais à la tenante du titre, Francesca Schiavone, pour tenter de poursuivre son rêve et continuer d'enflammer le public de la Porte d'Auteuil. "Me voir en train de jouer la finale, c'était vraiment mon rêve." Marion Bartoli, avant son cinquième match de la quinzaine parisienne disputé ce mardi sur le court Suzanne-Lenglen, avait dévoilé son rêve le plus fou: jouer un jour la finale de Roland-Garros. La n°1 française n'est plus qu'à une victoire de voir la réalité embrasser ses songes après avoir magnifiquement négocié son quart de finale face à Svetlana Kuznetsova, victorieuse du tournoi en 2009 (7-6, 6-4). En demi-finale pour la première fois de sa carrière de la levée du Grand Chelem parisien - elle disputait aujourd'hui son premier quart à Paris -, l'Auvergnate devient la quatrième joueuse tricolore de l'ère Open à atteindre le dernier carré des Internationaux de France après Françoise Durr, Brigitte Simon et Mary Pierce, la dernière en date en 2005. Au sommet de sa forme actuellement, grâce à une préparation physique concoctée par son papa d'entraîneur Walter, Bartoli joue actuellement le meilleur tennis de sa vie sur terre battue. Elle l'a encore prouvé sur le court contre une joueuse russe difficile à prendre de vitesse et qu'elle a quand même réussi à surprendre à de nombreuses occasions grâce à la pureté de ses frappes de balle. Complètement dans sa bulle une fois sur le terrain, où les regards vers son père sont aussi fréquents que ses frappes à vide pour garder le rythme, la native du Puy-en-Velay a réussi le match parfait, ou presque. "J'ai gagné ce match avec mes tripes, avec mon coeur" Plus forte que son adversaire dans les filières courtes, la Française a d'emblée imposé sa puissance à Kuznetsova, une joueuse moins fringante depuis quelques mois mais toujours capable de fulgurances. C'est ainsi que Bartoli a pris le match par le bon bout, empochant les six premiers points et les deux premiers jeux (2-0). Mais, dans ce match disputé dans des conditions rendues délicates par les bourrasques de vent, les deux adversaires ont peiné pour se faire respecter sur leurs engagements. C'est ainsi que la Française et la Russe allaient se breaker et se debreaker huit fois dans la première manche ! Pour finalement se départager dans un tie-break mieux négocié par Bartoli qui tournait en tête après une heure et trois minutes de bras de fer (7-6 [4]). Forte de cet avantage psychologique lié au gain de ce premier set, la Française dominait de plus en plus son sujet jusqu'à mener 5 jeux à 2 et se retrouver à quatre petits points de la victoire. Rattrapée par la peur de gagner, Bartoli perdait les deux jeux suivants mais parvenait à conclure sur sa mise en jeu quand la Russe envoyait un missile... dans les tribunes du Suzanne-Lenglen (6-4) ! "J'étais très crispée au moment de conclure, c'est toujours très difficile, avouait-elle, radieuse, devant les caméras de France Télévisions avant de quitter le court. Les conditions étaient vraiment difficiles aujourd'hui avec le vent, et mon adversaire est très forte sur terre battue, poursuivait-elle. C'est fabuleux d'avoir franchi ces deux obstacles. J'ai gagné ce match avec mes tripes, avec mon coeur. Je suis vraiment à fond ici et ça va être dur de m'arrêter." Sa prochaine adversaire, comme Kuznetsova, a déjà gagné à Roland-Garros. Francesca Schiavone est même la tenante du titre et est revenue de très loin cet après-midi pour se défaire d'Anastasia Pavlyuchenkova (elle était menée 6-1, 4-1, ndlr). Menée dans ses confrontations avec l'Italienne (1-4), Bartoli semble ne plus craindre personne. "Je vais entrer avec la même attitude sur le court, je ne vais penser qu'à la victoire et avec un public comme ça je ne vois pas comment je ne peux pas gagner." Avec cette confiance, la Française peut renverser des montagnes. Le public parisien, qui n'a plus qu'une joueuse locale à soutenir, ne demande que ça.