Asloum raccroche les gants

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
A 30 ans, Brahim Asloum a annoncé dimanche sur France 2, lors de l'émission Stade 2, qu'il mettait un terme à sa carrière de boxeur. Le champion olympique et champion du monde WBA des poids mi-mouche a été, selon lui, contraint par Canal + de prendre cette décision, la chaîne cryptée ayant mis fin à leur partenariat depuis plus d'un an.

A 30 ans, Brahim Asloum a annoncé dimanche sur France 2, lors de l'émission Stade 2, qu'il mettait un terme à sa carrière de boxeur. Le champion olympique et champion du monde WBA des poids mi-mouche a été, selon lui, contraint par Canal + de prendre cette décision, la chaîne cryptée ayant mis fin à leur partenariat depuis plus d'un an. "Ce combat, c'est la première pierre. Je compte boxer encore quatre ou cinq ans. J'aimerais par la suite unifier des ceintures et changer de catégorie, monter en poids." Ainsi parlait le 27 avril dernier Brahim Asloum après son succès expéditif sur le Mexicain Humberto Pool, son premier combat depuis le 8 décembre 2007 et sa victoire lors du Championnat du monde WBA des mi-mouche face à l'Argentin Juan Carlos Reveco. Apparemment, les désirs du Berjallien resteront lettre morte, puisque l'intéressé a annoncé ce dimanche sur le plateau de Stade 2 qu'il mettait un terme à une carrière professionnelle entamée neuf ans plus tôt dans la foulée de son titre olympique à Sydney.La raison est connue, Brahim Asloum a eu maintes occasions depuis un an et demi de l'évoquer dans les médias: le retrait de son diffuseur Canal + qui a considérablement réduit son implication financière dans un sport que la chaîne cryptée a longtemps porté, et toute seule, à bout de bras. Les deux parties sont en désaccord depuis plus d'un an et l'annulation du combat prévu le 26 juillet 2008 au Cannet entre Brahim Asloum et le Mexicain Giovanni Segura. Depuis, le torchon ne cesse de brûler entre l'entourage du boxeur et les dirigeants de Canal +, Asloum confiant en début d'année dans les colonnes de Lyon Mag, à propos de la dernière proposition financière émise par ces derniers: "La somme qu'ils me proposent désormais pour un combat (500.000 euros contre 750.000 euros auparavant, ndlr) couvre à peine les frais d'organisation. C'est tout juste si on ne doit pas en mettre de notre poche ! Canal+ est en train de flinguer ma carrière. Alors que Canal a toujours été mon partenaire privilégié depuis mon titre olympique à Sydney en 2000. Entre eux et moi, ce n'est pas une aventure d'un soir: je me suis mouillé pour Canal+, j'ai essayé de représenter la chaîne du mieux possible. Et c'est Canal+ qui me lâche. Dur à avaler.""Je suis dans l'impasse et le monde de la boxe aussi"L'histoire d'amour se poursuivra même devant les tribunaux, puisqu'une assignation a récemment été adressée à la chaîne "pour une rupture abusive, fautive, déloyale sans écrit et sans préavis d'un contrat démarré en 2001", en attendant, c'est sur une antenne concurrente que Brahim Asloum a réservé le scoop de l'annonce de sa fin de carrière: "Je suis dans l'impasse et le monde de la boxe est dans l'impasse, a-t-il confié, les larmes aux yeux. J'ai 30 ans, il me reste cinq-six ans devant moi, je suis blessé qu'on m'enlève ces cinq-six belles années. Je n'ai rien volé, mais certains dirigeants ont décidé que la boxe, on n'en veut plus. La boxe est en danger, on sait que la France n'est pas une nation de boxe, mais aujourd'hui, quand je vois que deux des trois médaillés olympiques de Pékin sont en cavale au Panama (Khedafi Djelkhir et Daouda Sow, qui n'ont pas de proposition, pourraient s'engager avec un promoteur haïtien, ndlr), ça me choque qu'on ne soit pas capable de les garder."Le tout dit en présence de la Secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, qui n'a pu que compatir avec un Asloum remonté comme une pendule contre son ancien partenaire, accusé de générer des milliards de profit (sic) tout en l'empêchant de gagner sa vie: "Brahim Asloum, c'est quelqu'un qui a fait rêver, qui relève du patrimoine national, voir que tout se termine en queue de poisson, c'est d'une tristesse noire." Et l'intéressée d'en appeler à d'éventuels partenaires privés, espérant la décision du boxeur réversible. Ce à quoi Asloum a répondu: "Il y a au moins une chose qui est sûre, c'est que j'arrête." L'histoire dira si la carrière de l'un des plus talentueux boxeurs que la France ait comptés se sera réellement et trop vite arrêtée ce dimanche 6 septembre 2009...