ZFE du Grand Paris : Pécresse demande un nouveau report de 18 mois pour les particuliers

La présidente de la région Ile-de-France demande à la ville de Paris de "prendre en compte les contraintes sociales des familles".
La présidente de la région Ile-de-France demande à la ville de Paris de "prendre en compte les contraintes sociales des familles". © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP
Valérie Pécresse a émis la demande d'un nouveau report de l'instauration des zones à faible émission (ZFE), pour les particuliers. Le projet, sujet aux débats politiques, avait déjà été reporté de juillet 2022 à juillet 2023. Cette fois-ci, la présidente LR d'Ile-de-France demande de "prendre en compte les contraintes sociales des familles" de la région.

La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse demande un nouveau report de 18 mois, pour les particuliers, de la prochaine étape d'interdiction de circulation des véhicules les plus polluants dans la zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole du Grand Paris. Déjà repoussée une première fois de juillet 2022 à juillet 2023, l'interdiction de circulation des voitures arborant une vignette Crit'Air 3 dans Paris et sa petite couronne pourrait de nouveau être reportée par la métropole du Grand Paris, qui a la compétence sur ce projet de lutte contre la pollution de l'air.

Un nouveau report de 18 mois

Le sujet, politiquement brûlant en raison des coûts de remplacement de véhicule des particuliers comme des professionnels, doit être abordé lors du prochain conseil de la métropole, dirigé par l'élu de droite Patrick Ollier, le 14 avril. "On ne peut pas considérer qu'il est socialement possible et acceptable de passer à l'étape de l'exclusion des véhicules Crit'air 3 en juillet 2023 pour les particuliers", a déclaré Valérie Pécresse jeudi en conseil régional.

La présidente de région, qui n'a pas la main sur le projet, mais propose notamment des aides au changement de véhicules, demande à la métropole de "prendre en compte les contraintes sociales des familles d'Ile-de-France" et donc "de reporter de 18 mois la mise en œuvre de la ZFE pour les particuliers". En revanche, le calendrier pour les professionnels doit rester "inchangé", estime l'ex-candidate LR à la présidentielle. "Cette zone à fortes émissions ne doit pas se transformer en zone à forte exclusion, au risque d'accentuer les fractures territoriales et sociales", a fait valoir Mme Pécresse.

Un "flou permanent" sur le sujet

La maire PS de Paris Anne Hidalgo a promis la fin du diesel en 2024 et des véhicules thermiques en 2030 dans la capitale. Dans un entretien publié jeudi par l'AFP, Anne Hidalgo dit son opposition à un nouveau report pour la ZFE et demande au président Emmanuel Macron de "prendre ses responsabilités" pour accompagner les automobilistes "qui ne peuvent pas aujourd'hui acquérir une voiture électrique ou peu polluante". 

Pour Mme Pécresse, le "flou permanent" créé par le gouvernement sur le sujet "empêche les Franciliens de se projeter et d'anticiper sereinement les impacts financiers" de la ZFE. À ce jour, 11 métropoles, dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris, ont leurs ZFE avec des calendriers différents. Mais en février, la Métropole de Lyon a annoncé "l'assouplissement" du calendrier de sa ZFE et "la remise à plat" de son projet d'extension.