Des millions de véhicules seront bannis des centres-villes d'ici 2025. 1:49
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Margaux Fodéré, édité par Yanis Darras , modifié à
Le gouvernement réunit ce mardi les 43 présidents des métropoles concernées par les Zones à faibles émissions (ZFE) pour faire un état des lieux de l'avancement de la situation. Si l'objectif reste d'interdire tous les véhicules les plus polluants dans les villes concernées d'ici 2025, une multitude d'obstacles reste à franchir.

Inconnues du grand public il y a encore quelques années, les Zones à faibles émissions (ZFE) sont désormais dans toutes les têtes. Et pour cause, ces zones permettent de limiter le type de véhicules autorisé à entrer dans une zone délimitée, grâce aux vignettes Crit'air. Ces dernières sont divisées en sept catégories : les véhicules électriques, puis Crit'air 1,2,3,4,5 et les véhicules non classés. 

Pour l'instant, seulement onze agglomérations en France ont déjà mis en place des ZFE. Mais ce dispositif devrait être largement agrandi. Le gouvernement réunit ce mardi les 43 présidents des métropoles concernées par les ZFE pour faire un état des lieux. Objectif : interdire tous les véhicules de vignettes 3, 4 et 5, et les non classés, d’ici 2025. Un dispositif qui, bien qu'il permette de réduire la pollution de l'air, est encore peu accepté par les Français, notamment par les plus pauvres. "Les gens qui ont de vieilles voitures sont ultra majoritairement des gens qui ont de bas revenus", explique au micro d'Europe 1 Jacques Baudrier, élu communiste du Grand Paris. 

Les plus pauvres pénalisés

"Les cadres travaillent beaucoup plus souvent là où il y a des grands pôles de bureaux. Ils vont donc en transports en commun au travail alors que les ouvriers et les employés, sont beaucoup plus nombreux à utiliser leur voiture", assure-t-il. Pour l'élu communiste, pas de doute : les ZFE pénalisent les ménages aux plus faibles revenus, qui n'ont pas d'autres solutions que de garder un véhicule polluant. 

Malgré les aides du gouvernement pour acquérir un véhicule électrique, le reste à charge demeure souvent élevé pour beaucoup de Français. Et face à la faible acceptation des ZFE par les automobilistes, certaines métropoles rechignent à mettre en place des contrôles plus stricts. 

Casse-tête

"Le problème, c'est que ce sont des contrôles pour des millions de personnes à qui on va dire : 'Vous ne pouvez plus aller bosser, vous ne pouvez plus payer votre loyer, vous ne pouvez plus bouffer', parce que votre voiture est trop vieille. Donc forcément, aucun élu un peu sérieux, ne prendra cette décision", assure Jacques Baudrier. 

Désormais, les élus se retrouvent face à un casse-tête : améliorer la qualité de l'air des centres-villes, sans pénaliser les plus pauvres. Leurs décisions seront particulièrement surveillées par les Français, alors même que 55% d'entre eux déclarent prendre leur voiture pour aller au travail.