La situation est inquiétante. Le niveau de la nappe phréatique en dessous de la commune de Vittel, dans les Vosges, baisse, lentement mais sûrement. Au point que, localement, on envisage de réserver cette ressource aux seuls industriels et de demander aux communes, pour l’eau du robinet, d’aller chercher de l’eau ailleurs.
Un pipeline d'une vingtaine de kilomètres. "Ce qui se profile, c'est de laisser Nestlé [propriétaire de la marque Vittel, ndlr] seul exploitant de la source qui se situe à environ 300 mètres de profondeur", explique un militant écologiste. "Concrètement, il faudrait faire un pipeline à travers la forêt et les champs sur une vingtaine de kilomètres pour amener de l'eau aux habitants de Vittel."
"Si Nestlé vend moins d'eau, il y aura des licenciements." La baisse de la nappe phréatique de 30 centimètres par an inquiète les habitants de Vittel, mais pour autant, pas question de demander à la multinationale de puiser moins d'eau pour en laisser aux habitants.
"Mon père a travaillé pour Nestlé, moi aussi, et mon fils y travaille", explique Odette, retraitée de Nestlé, le premier employeur des Vosges avec plus d'un millier de collaborateurs. "Si Nestlé vend moins d'eau, il y aura des licenciements", prévient-elle. Du côté de chez Nestlé, on se dit conscient du problème, et l'entreprise s'est engagée à réduire volontairement ses prélèvements dans la nappe phréatique sous Vittel. Tout en expliquant que cette mesure ne suffirait pas à faire remonter le niveau de la nappe.