Seine-Saint-Denis : une plainte pour violences policières déposée après des propos racistes

Le jeune homme aurait reçu "de nombreux coups de pied, poing et matraque, de la part de sept ou huit fonctionnaires de police.
Le jeune homme aurait reçu "de nombreux coups de pied, poing et matraque, de la part de sept ou huit fonctionnaires de police. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme qui avait essuyé des propos racistes de la part de policiers qui l'interpellaient à L'Île-Saint-Denis, fin avril, affirme avoir subi des violences de leur part et a porté plainte samedi, selon son avocat et le parquet de Bobigny.

L'homme qui avait essuyé des propos racistes de la part de policiers qui l'interpellaient à L'Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, fin avril, affirme avoir subi des violences de leur part et a porté plainte pour ces faits samedi, selon son avocat et le parquet de Bobigny.

Âgé de 28 ans, Samir, ouvrier dans le bâtiment de nationalité égyptienne actuellement sans emploi, a porté plainte pour "violences volontaires ayant entraîné une ITT non déterminée à ce jour, en réunion, avec usage ou menace d'une arme, par personnes dépositaires de l'autorité publique (...)" et à caractère raciste.

Cet habitant de Seine-Saint-Denis, sans papiers et qui vit depuis plus de dix ans en France, porte également plainte pour "violation de liberté individuelle", ainsi que pour "destruction de bien privé", son téléphone portable ayant été brisé par un policier.

"Nombreux coups de pied, poing et matraque"

Cette nuit-là, Samir se serait jeté dans la Seine par "peur de violences policières", étant notamment en situation irrégulière, indique son avocat Arié Alimi. 

Les autorités judiciaires avaient, elles, indiqué que les policiers poursuivaient deux hommes soupçonnés de vol sur un chantier à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, commune limitrophe de L'Île-Saint-Denis. Mais l'enquête a été classée sans suite.

Aussitôt menotté après avoir atteint la rive opposée du fleuve, le jeune homme aurait reçu "de nombreux coups de pied, poing et matraque, de la part de (...) sept ou huit" fonctionnaires, incriminant "en premier lieu" le commissaire divisionnaire d'Asnières, présent sur place.

Les coups continuent alors que Samir est conduit dans un fourgon, sous les insultes des policiers, puis dans le fourgon lui-même, de la part de trois policiers hommes et d'une femme qui lui aurait "écrasé la tête au sol avec son pied", selon la plainte.

Un interpellé sans avocat 

Une vidéo, prise par des habitants et publiée sur les réseaux sociaux, permet d'entendre les propos racistes des policiers - dont deux ont été depuis suspendus - puis des cris de douleur, présentés comme ceux de l'interpellé, accompagnés de rires semblant émaner des fonctionnaires de police.

Au commissariat d'Asnières, où il est conduit, le policier chargé de sa fouille aurait par ailleurs "bris(é) à coups de matraque" son téléphone portable. Arrêté peu avant 2 heures, Samir était finalement libéré vers 17h20, sans avoir été assisté d'un avocat et "hors de tout cadre légal", selon Me Alimi.

Le parquet de Nanterre avait indiqué juste après les faits qu'il avait bien été placé en garde à vue pour "vol par effraction et en réunion" mais que l'enquête avait été classée sans suite, et qu'une obligation de quitter le territoire français avait été prononcée à son encontre après son interpellation, ce que conteste Me Alimi.