Moins de 20% des élèves ont eu des cours sur la vie affective, relationnelle et sexuelle. 1:35
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Louise Sallé, édité par Philippe Folgado / Crédits photo : Thibaut Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Lutter contre les violences faites aux femmes passe nécessairement par l'éducation. Depuis 2001, la loi oblige que les élèves du CP à la Terminale suivent des "cours d'éducation", à raison de trois séances par an. Or en 2021, un audit de l'Inspection générale de l'éducation relevait que moins de 20 % des élèves avaient bénéficié de trois séances ou plus.

Nous le savons, la lutte contre les violences faites aux femmes passe nécessairement par l'éducation des plus jeunes, via la transmission de notions clés, telles que le respect et le consentement. Chaque année, elles sont normalement enseignées aux élèves du CP à la Terminale lors de "cours d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle". Une loi l'oblige depuis 2001, et pourtant elle n'a jamais été respectée. Pire, en 2021, un audit de l'Inspection générale de l'éducation relevait que moins de 20 % des élèves avaient bénéficié de trois séances ou plus. 

"Un jeune sur quatre déclare que les filles peuvent être forcées à avoir des relations sexuelles"

Et depuis, il n'y a eu aucun progrès. D'après une étude publiée en octobre 2023 par OpinionWay pour la fondation "Apprentis d'Auteuil", les 16-20 ans n'ont suivi en moyenne que trois séances au lieu de 36 : "les professeurs, les infirmiers et infirmières qui peuvent porter ce sujet ne sont pas toujours formés", affirme Naomi Bondé, cheffe de projet pour la fondation. "Les sujets qui sont le plus travaillés sont les IST, la puberté et les questions de contraception. Alors que les jeunes nous disent vouloir travailler les questions d'égalité fille-garçon, les questions de confiance en soit et de consentement". 

Pour clarifier le contenu des cours, le Conseil des programmes du ministère a été saisi en juin. Il doit rendre un avis le mois prochain. Mais en attendant, il y a urgence à cause des contenus pornographiques qui circulent sur internet : "au total, c'est un jeune sur quatre qui déclare que les filles peuvent être forcées à avoir des relations sexuelles. Et ça, ce sont des représentations qui sont véhiculées par les contenus pornographiques". 

Expliquer le caractère sexiste et problématique de ces représentations permet d'éviter les comportements violents à l'égard des femmes par la suite.