Violences faites aux femmes : "C'est 150 cadavres par an", alerte Muriel Robin, à l'origine d'un appel à Emmanuel Macron

"Je suis là, et je ne lâcherai pas", a martelé Muriel Robin sur Europe 1, dimanche (photo d'archives).
"Je suis là, et je ne lâcherai pas", a martelé Muriel Robin sur Europe 1, dimanche (photo d'archives). © Europe 1
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La comédienne, à l'initiative d'un manifeste dénonçant le "silence assourdissant" qui entoure les violences faites aux femmes, explique sur Europe 1 qu'elle va demander à rencontrer Emmanuel Macron pour "qu'on mette ce dossier en haut de la pile". 
INTERVIEW

Sauver "celles qui sont encore vivantes" : tel est l'objectif affiché d'un manifeste publié par le JDD et signé par 87 personnalités dont Stéphane Bern ou Line Renaud, à l’initiative de Muriel Robin. Interrogée par Europe 1, la comédienne est revenue dimanche sur son engagement contre les violences faites aux femmes, déclarées "Grande cause nationale" de l'année 2018 par Emmanuel Macron mais contre lesquelles trop peu d'actions concrètes sont, selon elle, entreprises. 

"Je ne lâcherai pas". "Je comprends très bien qu'il y a beaucoup de dossiers à traiter", explique Muriel Robin. "Tous, certainement, lui paraissent urgents (à Emmanuel Macron, ndlr). Mais je suis là, et je ne lâcherai pas, pour qu'à un moment on mette ce dossier en haut de la pile", martèle-t-elle, réclamant des "changements" dans de multiples domaines liés à la problématique des violences faites aux femmes. 

La comédienne cite "la formation de la police, des gendarmes, des magistrats, des juges", mais aussi "l'éducation pour les petites filles, les petits garçons", et la nécessité de "soigner ces hommes violents, qui eux aussi, au départ, sont victimes, parce qu'il y a souvent de l'alcool et c'est une chaîne qui peut ne jamais s'arrêter". 

"Tendre la main, tendre le cœur". "L'année dernière je crois que le budget du secrétariat des droits des femmes a diminué de 25% et pour les associations c'est une perte sèche", s'alarme Muriel Robin. "Il faut aider, il faut soutenir, il faut tendre la main, tendre le cœur à ces femmes parce que c'est 150 cadavres par an. J'ai honte, on a tous honte." 

"Il faut que ça empêche de dormir, il faut que ce soit en haut de la pile et qu'on prenne le meilleur de ce qui a été fait ailleurs", martèle l'actrice. "Ce sera une discussion avec notre président, je vais demander à le rencontrer et on commencera un vrai travail. Il faut mettre les mains dans le cambouis, ça ne peut pas rester comme ça."