éthylotest anti-démarrage FRED TANNEAU / AFP 1:50
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Elise Denjean, édité par Séverine Mermilliod
Pour combattre les accidents liés à l'alcool au volant, le ministre de l'intérieur s'est dit favorable la semaine dernière à une généralisation des éthylotests anti-démarrage. Mais si la Prévention Routière milite pour leur présence dans tous les véhicules, on n'en est pas encore là, car les automobilistes sont loin d'être réceptifs.

2020 approche et c’est un verre à la main que beaucoup de Français accueilleront la nouvelle année. 87% des Français prévoient d'ailleurs de boire pendant leur réveillon, selon l’enquête annuelle de la Prévention routière. L’association tire la sonnette d’alarme et rappelle que l’alcool est l’une des principales causes de mortalité au volant. Pour combattre ce fléau, le ministre de l'Intérieur s'est de son côté dit favorable la semaine dernière à une généralisation des éthylotests anti-démarrage (EAD). 

"Une bonne idée à certaines conditions"

Mais l’idée de voir son véhicule automatiquement immobilisé dès la limite d’alcoolémie dépassée hérisse le poil de certains. "Admettons qu'il y a une fête, tout le monde est alcoolisé mais qu'il y a une urgence : est-ce qu'on n'aurait pas besoin que la voiture démarre ? Je pense que c'est aux gens de se responsabiliser", estime ainsi Mohamed, 28 ans.

Loïc, lui, est plus partagé. Ce coach sportif qui ne boit pas une goutte d’alcool ne se sent pas très concerné. "C'est une bonne idée à certaines conditions; que ce soit uniquement une 'possibilité de'. Comme par exemple pour des parents qui veulent le mettre pour leur jeune enfant qui vient d'avoir le permis, ou en le rendant obligatoire pendant un an pour les jeunes conducteurs."

Une solution qui "a fait ses preuves"

Mais Anne Lavaud, la déléguée générale de la Prévention routière, est formelle : il faut généraliser cette technologie à toutes les voitures.  "C'est LA solution, elle a fait ses preuves sur les transports de personne puisque maintenant tous les bus, tous les cars sont équipés d'éthylotests anti-démarrage", martèle-t-elle. "Cela permettrait de régler 30% de l'accidentalité liée à l'alcool."

A partir de 2022, les automobilistes auront le choix puisque tous les nouveaux véhicules seront équipés d’une prise pour brancher un éthylotest anti-démarrage. Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, s'est pour sa part dit contre la généralisation des EAD à tous les véhicules.