Belle-Île-en-Mer Sauzon 1:53
  • Copié
Alexandra Jaegy (envoyée spéciale à Belle-Île-en-Mer), édité par Solène Leroux , modifié à
Avec l'inflation, pas facile d'organiser des vacances. Certains endroits sont encore moins accessibles financièrement qu'avant. C'est le cas de Belle-Île-en-Mer, en Bretagne, une île qui abritait auparavant pour les congés davantage de personnes issues des classes moyennes et populaires.

Pour faire face à l'inflation, les Français font des économies sur le budget vacances. Ce dernier baisse de 8%, selon une récente étude. Pas facile donc d'organiser des vacances dépaysantes, comme à Belle-Île-en-Mer, la plus courtisée des îles bretonnes. Cela commence à devenir compliqué pour les familles de venir y passer quelques jours. Dans le port de Palais, la ville principale de l'île, sur le ferry de 18 heures, c'est déjà le moment de repartir dans le Pas-de-Calais pour Agnès et sa famille.

Cette année, ils ont dû se serrer la ceinture. "Au lieu de partir 15 jours, on part que dix jours. Avant, on payait 1.400 euros pour 15 jours, et là, on est à 1.700 pour dix jours", détaille-t-elle au micro d'Europe 1. Ce qui implique "un petit peu de sacrifices" concède la touriste : "On fait attention, on dépense moins, on va moins au restaurant." Et pour cause, Agnès doit aussi débourser 120 euros de bateau aller/retour pour quatre personnes.

2,30 euros le litre sur l'île

Le simple fait de venir à Belle-Île coûte déjà cher, pour les touristes comme pour les saisonniers. Valentine est serveuse dans une crêperie pour l'été et l'admet, "venir ici, c'est un prix". "Quand je viens de Paris, un billet de train, c'est 110 euros, plus le bateau. Si on veut passer sa voiture, c'est 350 euros aller/retour environ, c'est vraiment un budget", assure-t-elle.

L'essence coûte 2,30 euros le litre sur l'île. Les plus privilégiés peuvent, depuis cet été, prendre un avion de neuf places qui relie Rennes à Belle-Île pour 300 euros aller/retour, signe de la montée en gamme du tourisme. C'est le seul motif de satisfaction pour la serveuse : "Sur des tables, on peut s'offrir jusqu'à 90 euros de pourboire."

Vers une meilleure régulation des locations ?

En comparaison, la population locale ne donne "soit pas de pourboire, soit entre deux et huit euros maximum", dit-elle. Mais les pourboires de Valentine pourraient bientôt baisser.

Il y a deux semaines, le conseil régional de Bretagne a demandé au gouvernement une meilleure régulation des locations saisonnières. Les tarifs pourraient donc bientôt être plus contrôlés.