Belle-ile 1:30
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Alexandra Jaegy , modifié à
Les professionnels du tourisme s’attendent à un été record. Dans le même temps, il manquerait 200.000 saisonniers sur toute la France. Une pénurie qui se fait ressentir à Belle-Île en Bretagne, où plus de 60% des logements sont des résidences secondaires, ce qui pose problème pour loger les salariés pendant l’été.
REPORTAGE

Marion est serveuse dans une crêperie de Belle-Ile pour l’été. Elle n’aurait jamais accepté ce job si son patron n’avait pas réussi à la loger : "C’est une maison du patron, des chambres et voilà. Sinon, je serais restée à travailler sur Rennes comme la plupart des jeunes", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Du travail, mais pas de logement

Gabrielle, sa collègue, surenchérit. Ses yeux s’écarquillent quand elle évoque les problèmes de logement sur l’île : "Si on a du travail, mais qu’on ne peut pas se loger... Il n’y a plus de maisons à vendre, ce sont des résidences secondaires, les appartements sont rachetés pour être mis en Airbnb, donc en fait, c'est compliqué", déplore Gabrielle.

Le manque de logement, premier frein au recrutement

Sur les 12.000 postes de saisonniers dans le Morbihan, il en manquerait actuellement 50%. Patrick Lorenc gère un hôtel sur le port depuis 30 ans. Et cette année, il a même dû, pour la première fois, faire construire six logements pour ses saisonniers : "Sinon, je me retrouvais avec une activité que j’aurais dû restreindre. Si vous n’avez pas de logement sur l’île, ça peut mettre en péril votre activité", analyse-t-il.

"Cette année, ça a été très difficile. J’ai eu beaucoup de mal à me projeter sur les années futures. Quand vous savez que vous allez avoir de l’activité, mais que vous être freinés comme si vous aviez des boulets sur les pieds, c’est très grave. Pour l’instant, il y a un gros point d’interrogation, alors on allume des cierges", ajoute le gérant d'hôtel.

Si la pénurie de personnel continue, Patrick Lorenc envisage même de se mettre à la retraite plus tôt que prévu.