SDF Paris Sans-abri 1:21
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Théo Maneval, à Paris, édité par , modifié à
Malgré l'ouverture de plusieurs centaines de places d'hébergement à Paris pour faire face à la vague de grand froid qui s'est abattue sur la France, la situation des SDF reste dramatique. Certains d'entre eux refusent l'aide des maraudes et des hébergements collectifs pendant cette période, par peur des vols, quand d’autres ne parviennent à trouver de place.  
REPORTAGE

La vague de grand froid continue de saisir une large partie de la France, jeudi, en milieu de journée. Les températures sont toujours glaciales et, le soir, dans les rues des grandes villes françaises désertées par le couvre-feu, des silhouettes s'enfoncent dans des couvertures ou des duvets. Malgré des places d'hébergement disponibles dans les centres, des sans-abris luttent dehors pour leur survie. Ces personnes luttent le soir, mais aussi le jour, quand les températures restent négatives, avec la neige et la glace.

"Il n’y a pas de structure pour nous prendre en charge avec les chiens"

Sous leurs couvertures, le long d’un boulevard parisien, Fabrice et Alex se réchauffent comme ils peuvent, "avec beaucoup de café", disent-ils. Ils aimeraient être hébergés, mais soir après soir, leurs appels sonnent dans le vide. "Au 115, on peut attendre entre une heure et une heure et demi au téléphone. C’est dur", confient-ils. "Je ne les appelle plus car ils ne répondent jamais. On n’est pas prioritaire. Il n’y a pas de structure pour nous prendre en charge avec les chiens. On fait comment ? On attend de crever ?", lance Alex. D'autres refusent l'aide des maraudes et les hébergements collectifs, par peur des vols. 

20% d'appels en plus

Depuis lundi, 1.200 personnes ont été mises à l'abri à Paris et 700 nouvelles places d'hébergements ouvertes. "Pour le 115, on a eu une augmentation d'environ 20% des appels depuis lundi soir et les équipes ont été renforcées", affirme Sabrina Boulefrad, directrice du service d'accueil à Paris. "Malgré tout, on reste quand même sur des appels perdus, faute d'embolisation des lignes. Aujourd'hui, on est à 18% à peine de demandes non pourvues sur toutes les personnes qui ont réussi à nous joindre, contre habituellement 35%, avec des pics à 50%. Là, on a un taux de demandes non pourvues extrêmement bas." Une demande sur cinq n'aboutit donc pas.

Parfois, ce sont des particuliers qui prennent le relais, comme ce restaurateur de Wattrelos, dans le Nord, qui a ouvert des salles de réception pour permettre à 20 personnes de venir dormir au chaud. "Tout s’est très bien passé", a précisé Abdel, le gérant, à BFM Grand Lille.