Vaccin 2:23
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Mathilde Durand , modifié à
Le professeur Bruno Lina, professeur de virologie à Lyon et chercheur au sein du CIRI (Centre international de recherche en infectiologie) se veut rassurant sur Europe 1. Il décrypte l'évolution de l'épidémie : les patients sont mieux identifiés, les chaînes de transmissions sont cassées. Des travaux sont en cours pour un vaccin. 
INTERVIEW

Alors que l’épidémie de coronavirus a déjà fait plus de 1.000 morts en Chine et plus de 42.000 contaminations selon un dernier bilan, le professeur de virologie aux Hospices Civils de Lyon et chercheur au CIRI (Centre international de recherche en infectiologie), Bruno Lina, se veut rassurant mardi sur Europe 1. "Avec les derniers résultats obtenus, on se rend compte qu'on arrive à identifier les patients et à éviter que ceux qui sont infectés puissent transmettre ce virus à d’autres personnes. On casse les chaînes de transmission même quand elles ont commencé à se mettre en place, c’est typiquement l’exemple de ce qui s’est passé à Contamines. On est en train de contrôler l'infection chez ces patients."

Les mesures de confinement portent leurs fruits

Dans la ville de Contamines Montjoie en Haute-Savoie, où cinq nouveaux cas de coronavirus ont été détectés la semaine dernière, les tests se sont révélés négatifs. Une très bonne nouvelle selon le professeur. "Il se passe la même chose dans d’autres pays européens où on voit que le virus n’installe pas de chaînes de transmission."

En Chine, principalement dans le Hubei, foyer de l'épidémie, des mesures de confinement strictes ont été mises en place. Des signaux très positifs pour Bruno Lina. "On a le sentiment, même si c’est quelque chose que nous devons contrôler, qu’il y a moins de cas maintenant que la semaine dernière. Cela signifie qu’on est peut-être en capacité de maîtriser l’infection à sa source et qu’il n’y aura pas de diffusion mondiale."

Des travaux en cours sur un vaccin

Pour tenter d'endiguer l'épidémie, les scientifiques travaillent sur un vaccin, mais également sur des médicaments pour améliorer la prise en charge des patients infectés. "Il y a deux types de travaux en cours : d’abord ceux sur le vaccin qui sont encore à une étape très préliminaire parce qu’on a besoin de comprendre la réponse immunitaire à l’infection. Aujourd’hui, on ne sait pas identifier chez un patient guéri ce qui a permis cette guérison", précise le professeur. "Nous avons la possibilité de faire des vaccins inactivés, atténués, recombinants. Tout ceci aujourd’hui est encore à l’étape d’ébauche car nous ne savons pas quelle est la meilleure stratégie."

"Concernant les médicaments, nous avons des essais cliniques en cours", ajoute Bruno Lina. "Un certain nombre de résultats devrait tomber cette semaine sur l’efficacité de tel ou tel médicament. Et tout ce travail de recherche, en France, sur la découverte de nouveaux médicaments qui pourraient aider à limiter l’infection."