Une "marche" à Paris pour demander une meilleure prise en charge de l'autisme

Environ 1.400 personnes se sont réunies à Paris, samedi (photo d'archives).
Environ 1.400 personnes se sont réunies à Paris, samedi (photo d'archives). © AFP
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avec AFP
Des familles vêtues de t-shirts blancs ou bleus se sont élancées du parvis de l'hôtel de ville vers la place de l'Opéra en début d'après-midi, samedi. 

Une 16ème "marche de l'espérance" pour demander des comptes à l'Etat: environ 1.400 personnes, selon la préfecture de police, ont manifesté samedi à Paris afin de réclamer une meilleure prise en charge des personnes autistes.

"Pour l'abolition des prises en charge inadaptées". Des familles vêtues de t-shirts blancs ou bleus se sont élancées du parvis de l'hôtel de ville vers la place de l'Opéra en début d'après-midi, brandissant des pancartes sur lesquelles figuraient "Ma place est à l'école", "Non à la maltraitance des autistes" ou encore "Pour l'abolition des prises en charge inadaptées". Depuis la première édition de la "marche de l'espérance" en 2003, "les choses n'ont pas beaucoup changé", a regretté M'Hammed Sajidi, président et fondateur de l'association organisatrice de la marche, Vaincre l'autisme, interrogé par l'AFP.

"L'État n'a pas encore reconnu l'autisme et ses besoins spécifiques" à travers une loi et mène des "politiques inadaptées" qui marginalisent les personnes atteintes d'autisme, dénonce-t-il. "On est dans un système qui ne fonctionne pas", lâche M'Hammed Sajidi. Son association réclame "une politique de santé publique pour l'autisme" avec "de la prévention, de la recherche et la formation des professionnels".

"Certains partent encore parfois en Belgique". Carole Palomba, mère d'un garçon de 17 ans souffrant de troubles du spectre de l'autisme (TSA), participe depuis plusieurs années à cette marche "pour montrer qu'il n'y a pas assez de prise en charge en France". Son fils Dimitri, "diagnostiqué tardivement", à 6 ans, a pu suivre une maternelle ordinaire avant d'être intégré à une classe spécialisée puis à un institut médico-éducatif, et a réalisé d"'énormes progrès", raconte Carole.

Mais "il y a des enfants qui se retrouvent sans rien, chez eux, parce qu'il n'y a plus de places" et que "les listes d'attente sont très longues". Fautes de structures, "certains partent encore parfois en Belgique" pour trouver des solutions adaptées, déplore la mère de famille.

En avril 2018, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté le 4ème plan autisme. Cette stratégie sur cinq ans vise à "rattraper le retard" de la France, et prévoit notamment un diagnostic et une intervention précoces.