Police 9:14
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Pauline Rouquette , modifié à
À l'appel de l'association Femmes des forces de l'ordre en colère, une manifestation a eu lieu samedi aux pieds de la préfecture de police à Paris. Perrine Sallé, "femme de flic" et porte-parole de l'association, évoque, samedi soir, sur Europe 1, les intimidations qu'elles subissent, elles et leurs enfants.
INTERVIEW

"Je suis menacée de mort très régulièrement parce que je suis femme de flic, et parce que j'ose le dire", témoigne Perrine Sallé, porte-parole de l'association Femmes des forces de l'ordre en colère (FFOC). Invitée d'Europe 1, samedi soir, cette épouse d'un gardien de la paix explique les motivations des "femmes de flic", qui ont manifesté, samedi, aux pieds de la préfecture de police à Paris, contre la haine anti-police. Une haine croissante qui a des répercussions sur leur vie de famille, les femmes et enfants de policiers étant, selon elle, régulièrement menacés.

Menaces par des lettres ou sur les réseaux sociaux

La porte-parole de l'association FFOC évoque des menaces récurrentes du fait de sa médiatisation. Toutefois, ces intimidations sont aussi subies par les "femmes de flic" les plus discrètes. "On a des femmes de flics qui le taisent, et qui, aujourd'hui, trouvent des messages dans leur boîte aux lettres, ou dans leur messagerie sur les réseaux sociaux, parce qu'elles sont identifiées comme étant femmes de flic", déplore-t-elle.

Un harcèlement qui parfois, touche même les enfants, dès lors qu'il est connu que l'un de leurs parents travaille dans les forces de l'ordre. Une situation que Perrine Sallé connait bien, dit-elle, certaines femmes membres de l'association FFOC y étant confrontées. "Certaines mères imposent à leurs enfants de taire le métier de leurs parents pour les protéger parce que ça peut mener à des situations graves."

Porte-voix de la profession

Harcelées, menacées, intimidées, elles le sont tout autant que leur mari. "Mon compagnon est policier en civil dans les manifs", explique Perrine Sallé. "Aujourd'hui, sa profession fait qu'il est menacé, harcelé par des manifestants qui reviennent de manière régulière". Les femmes de policiers, gendarmes, ou encore CRS, se sont donc fait les porte-voix de leurs maris, samedi, sur l'Île de la Cité, à Paris.

Devoir de réserve oblige, les policiers postés en uniforme pour quadriller la manifestation sont, eux, restés silencieux. Ce qui n’est pas le cas de bon nombre de leurs compagnes, présentes sur place pour exprimer leur colère, à l’instar d’Aurélie Laroussie, présidente de l’association FFOC, mariée à un CRS. "Nous, on veut dire que non, tout le monde ne déteste pas la police", dénonce-t-elle au micro d’Europe 1. "On dénonce tout ce qu’on entend aujourd'hui sur une police raciste et violente pour contrecarrer ces idées", poursuit-elle. "Oui, il y a du racisme dans la police, mais comme dans tous les corps de métier."