Une enquête interne ouverte au CHU de Toulouse après le bizutage d'élèves infirmiers

La direction du CHU de Toulouse a condamné mes faits et a ouvert une enquête interne.
La direction du CHU de Toulouse a condamné mes faits et a ouvert une enquête interne. © AFP
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Au moins 250 élèves infirmiers de première année du CHU de Toulouse ont fait l'objet de bizutage lors de la rentrée du 5 septembre. La CGT dénonce un bizutage de "grande ampleur". 

Chansons salaces, pieds et poings liés… Quelque 250 élèves infirmiers de première année du CHU de Toulouse ont fait l'objet de bizutage, le mercredi 5 septembre, lors de la rentrée universitaire. La CGT évoque un "bizutage de grande ampleur", rapporte La Dépêche du midi. Le syndicat indique avoir recueilli des témoignages d'étudiantes qui se sont senties "humiliées".

Quelques photos du bizutage ont été transmises à la CGT, et publiées par le quotidien régional. "L'ensemble des premières années étaient réunies dans un amphithéâtre lorsqu'une centaine d'étudiants d'autres années ont fait irruption dans le cours. L'opération de bizutage a alors commencé", raconte le syndicat qui précise que les étudiants ont été attachés avec du scotch, certains, avec les mains entre les jambes. D'autres ont eu la tête recouverte d'une substance blanche, les poignets liés et une jeune femme s'est vu dessiner un pénis sur sa joue. 

Coca, vinaigre et pâtée pour chiens. Aspergés par la suite de plusieurs substances (œufs, ketchup, farine, vinaigre, coca et même pâtée pour chiens), les étudiants ont été "sommés" d'entonner des chants aux propos dégradants, comme "La fellation, c'est tellement bon", par exemple. "Plusieurs étudiants ont essayé de quitter le groupe lorsque le bizutage a commencé, ils en ont été empêchés", précise la CGT. Selon le syndicat, la même opération a déjà eu lieu l'année dernière. 

Enquête interne. Dans un courriel à La Dépêche, la direction du CHU a condamné ces faits et a ouvert une enquête interne. "À l'issue de cette enquête, s'il devait être constaté des débordements contraires à la règle instituée, dans l'enceinte du PREFMS (pôle régional d’enseignement et de formation aux métiers de la santé, ndlr), un rappel à la discipline sera engagé contre les responsables", a indiqué la direction. Vendredi, la ministre de l'Enseignement supérieur a assuré la direction du CHU de son soutien.

La Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnsei) a également condamné ces agissements via un communiqué. 

Le bizutage, interdit par la loi depuis 1998

Le bizutage, sous toutes ses formes, a été interdit par la loi du 17 juin 1998, lorsque Ségolène Royal était ministre de l'enseignement scolaire. L'article 225-16-1 stipule ainsi : "Hors les cas de violences, de menaces ou d’atteintes sexuelles, le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de manière excessive, lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif est puni de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende"