Le séisme qui a secoué Strasbourg était de magnitude 3,6. 1:34
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Arthur Helmbacher, avec AFP, édité par Océane Herrero
Les habitants de Strasbourg ont été réveillés vers 7h vendredi matin par un séisme de magnitude 3,6. Cette secousse a été causée par les activités de forage qui ont lieu autour de Strasbourg et qui visent à construire des centrales géothermiques. Le forage mis en cause a été suspendu.

Le réveil a été brutal pour les habitants de l'agglomération de Strasbourg. Ils ont subi vers 7 heures du matin vendredi un séisme qui a fait trembler les murs et les portes de placard. Ce séisme, de magnitude 3,6, n'a rien d'inhabituel à Strasbourg : il s'agit du onzième en l'espace d'un mois, mais celui-ci était plus intense. 

Et derrière ces séismes à répétition, il y a la géothermie : en Alsace, les sols sont gorgés d'eau très chaude. Elle peut atteindre 200 degrés et coule dans les failles du sol, entre 4 et 6 kilomètres de la surface, et ce depuis une dizaine d'années. Or actuellement, trois projets de centrales à géothermie entourent Strasbourg.

Le responsable de l'un des projets de centrale situé sur les communes de Vendenheim et Reichstett a reconnu sa responsabilité dans les secousses. Sur son site, deux puits ont été creusés à 5 kilomètres de profondeur afin de pomper l'eau chaude souterraine pour en exploiter en surface le potentiel énergétique, avant de la réinjecter vers le sous-sol. Fonroche, c'est son nom, indique avoir arrêté la centrale depuis.

De nombreux précédents

Après un premier séisme de magnitude 3,1 survenu le 12 novembre 2019, et dont l'épicentre avait été enregistré à 5 kilomètres du site de géothermie, les activités du site avaient été arrêtées par la préfecture du Bas-Rhin. Des études menées pour comprendre l'origine de cette secousse n'avaient pas permis de trancher entre l'hypothèse d'un séisme d'origine naturelle ou d'origine induite.

Au mois d'octobre, des tests ont été menés sur le site de géothermie. Ils ont été suivis de nouvelles secousses répétées, une dizaine en deux semaines entre la fin octobre et le début du mois de novembre, ce qui avait conduit la préfecture du Bas-Rhin à suspendre les opérations.

Fonroche a reconnu que ces secousses des deux derniers mois étaient dues à ses tests. Les événements de ce type devraient rester fréquents. A 11h10 ce vendredi, une nouvelle secousse plus légère a été ressentie, avec une magnitude 2,8.