Un père de famille a été condamné lundi soir à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir asséné une violente gifle à un enseignant, après des accusations de sa fille qui se sont révélées fausses.
Hadi H., âgé de 42 ans, devra également verser 750 euros de dommages et intérêts ainsi que 500 euros au titre des frais de justice. En revanche, le tribunal ne l'a pas astreint à un stage de citoyenneté, comme requis par le procureur.
Une gifle "monumentale", selon la CPE. Le 2 octobre, la jeune fille de 13 ans, scolarisée au collège Évariste Galois de Meyzieux, dans la banlieue de Lyon, était exclue d'un cours de chimie qu'elle perturbait. Elle appelle alors sa mère au téléphone, en présence du père. "J'ai été virée et (l'enseignant) a baissé mon pantalon pour me donner une fessée", entend-il alors.
Hadi H., qui exerce la double activité de chauffeur-livreur et de chauffeur de VTC, part alors récupérer sa fille, furieux. Dans la voiture, celle-ci se plaint que "tout le monde a vu (sa) culotte". Sur les indications de sa fille, il se rend dans la salle des professeurs où il reconnaît l'enseignant, déjà rencontré lors d'une réunion de rentrée. "C'est toi qui a baissé la culotte de ma fille ?", lui lance-t-il alors avant de lui asséner une gifle qualifiée de "monumentale" par la CPE.
La fille du prévenu était revenu sur ses propos. L'agression avait déclenché un mouvement de grève de deux jours des enseignants. Et dès le lendemain, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer avait publié un tweet dénonçant les faits.
Nous devons un respect sans faille à tous les professeurs de France.
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 4 octobre 2018
Je condamne avec la plus grande fermeté l’acte d’un parent d’élève qui a osé porter la main sur un professeur du collège Evariste Galois de Meyzieu.
Soutien au professeur et plainte contre l’agresseur.
L'enquête n'a pas permis de confirmer les assertions de la jeune fille, qui est revenue par la suite sur ses propos en disant que l'enseignant l'avait simplement "tenue par le pantalon" alors qu'il tentait de la faire descendre d'une chaise. L'élève a été suspendue de l'établissement dans l'attente d'un prochain conseil de discipline.
L'enseignant agressé, Mustafa C., avait la réputation, selon ses propres termes, d'être toujours "à l'écoute des élèves". C'était "la mascotte", "l'emblème" du collège, a abondé la principale du collège lors de l'audience. "Il en a gros sur le coeur", a relevé son conseil, Me Marina Stefania, en relevant que son client, très ému pendant l'audience, n'osait plus désormais se retrouver seul avec un élève.