Un éthylotest anti-démarrage au lieu du retrait de permis ? À vous de choisir

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Frédéric Michel, édité par Romain David , modifié à
En 2019, tous les conducteurs contrôlés avec un taux d'alcoolémie inférieure à 1,8 g/l pourront faire installer un éthylotest anti-démarrage sur leur véhicule au lieu de voir leur permis de conduire supprimé.

C’est l’une des mesures les plus marquantes parmi celles mises en place par le gouvernement en faveur de la sécurité routière : le développement des éthylotests antidémarrage. Depuis le mois de juillet, un automobiliste contrôlé à un taux supérieur à 0,80 gramme par litre dans le sang - mais inférieur à 1,8 gramme par litre - peut se voir proposer de choisir entre la suspension provisoire de son permis ou la pose d’un éthylotest de démarrage sur son véhicule. Cette alternative devrait être systématiquement proposée aux conducteurs en infraction à partir du 1er janvier 2019, selon un décret publié mardi. Jusqu'à présent, elle est restée peu appliquée.

Deux conducteurs seulement. Dans le Var notamment, faute de moyens, peu d'automobilistes se voient aujourd'hui proposer cette option. À Toulon, depuis la mise en place de la procédure, seulement deux personnes ont accepté de se faire installer le dispositif plutôt que d'avoir leur permis supprimé. Il est désormais impossible pour elles de démarrer leur véhicule sans avoir soufflé au préalable dans un éthylotest.

"Il n'y a pas d'excuse". Marc, un automobiliste interrogé par Europe 1, considère que cette idée est plutôt pédagogique. "Pour une fois qu'ils appliquent un système qui fonctionne bien. On peut prendre conscience qu'on ne peut pas conduire, parce que l'on devient dangereux. Il vaut mieux ça que le retrait de permis", estime-t-il. Patrick, un chauffeur routier, trouve au contraire que le gouvernement fait preuve avec cette mesure d'un trop grand laxisme à l'égard des automobilistes en état d'ébriété. "Un retrait de permis pour eux ! Il n'y a pas d'excuse parce qu'ils peuvent tuer quelqu'un. Tu bois, tu ne conduis pas!", assène-t-il.

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"Permettre à chacun de mieux se gérer." À l'inverse, Lydie, une conductrice croisée au bord d'une route de la région, pense qu'il faudrait aller encore plus loin et demander aux fabriquants d'adapter toutes leurs voitures."Tous les constructeurs devraient l'installer dans les véhicules pour permettre à chacun de mieux se gérer, parce que parfois, on sort d'une soirée sans avoir l'impression d'avoir beaucoup bu. Mais deux verres, et on peut ne plus être en possession de toutes ses capacités", explique-t-elle. L'éthylotest, pourtant, ne s'en tient qu'à un certain seuil, hors lequel il ne peut guère apprécier votre aptitude à conduire ou non.