Tuerie familiale dans l'Eure en 2014 : perpétuité pour le père

Le jury a prononcé la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, deux ans de moins que ce qu'avait réclamé le parquet.
Le jury a prononcé la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, deux ans de moins que ce qu'avait réclamé le parquet. © AFP
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avec AFP
L'homme de 40 ans avait poignardé à mort sa femme et ses deux filles et grièvement blessé son fils, dans la soirée du 25 juin 2014, dans la maison familiale de Claville.

Un père de famille, accusé d'avoir, en 2014, dans l'Eure, poignardé à mort sa femme et ses deux filles et grièvement blessé son fils, a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de l'Eure, à Evreux.

Aucune circonstance atténuante retenue. Dominique Henri, 40 ans, agent technique, en procès depuis mardi, avait justifié sa furie meurtrière, dans la soirée du 25 juin 2014, dans la maison familiale de Claville, à l'ouest d'Évreux en se déclarant "perdu" par le départ imminent du foyer familial de son épouse Angélique, 33 ans, qui prévoyait d'emmener deux des trois enfants avec elle. Mais la Cour n'a retenu aucune circonstance atténuante et a suivi globalement le réquisitoire de l'avocate générale qui avait dénoncé des actes "commis avec froideur et détermination". Le jury a prononcé la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, deux ans de moins que ce qu'avait réclamé le parquet.

Des "crimes d'orgueil". La défense avait tenté de faire valoir que le triple meurtrier avait commis par ses actes une sorte de "suicide raté". Il s'était en effet blessé légèrement aux tendons d'une main et à l'abdomen. Mais les avocats des parties civiles avaient auparavant vivement contesté cette hypothèse, l'un d'eux dénonçant des "crimes d'orgueil".

Le massacre familial avait été déclenché par un coup de fil qu'avait reçu Angélique sur son portable, peu après 22 heures. Le mari jaloux était persuadé que c'était son amant, bien qu'il s'agissait en fait de sa sœur. Il avait poignardé une première fois son épouse à l'intérieur de la maison, la poursuivre dans le jardin, la traîner dans le salon et la frapper à nouveau avec un autre couteau, après avoir cassé la lame du premier. Puis le père de famille s'était attaqué à son fils Dylan, 15 ans, qui était allé chercher à l'étage un médicament pour sa mère, victime d'une forte crise d'asthme.

Le fils seul rescapé de la tuerie. "Pourquoi Papa ?", s'était écrié l'adolescent en recevant un coup de couteau à l'abdomen. Il avait toutefois eu la force de s'enfuir et de se barricader dans la salle de bains où il allait passer une nuit de souffrance. Entre-temps, le père avait frappé à mort ses deux filles et les avait allongées sur le lit parental. Puis, après s'être légèrement blessé avec son couteau, il s'était endormi auprès d'elles. Seul rescapé de la tuerie, Dylan, bientôt 18 ans, a été recueilli par une de ses tantes, sœur de sa mère.