Trois raisons pour lesquelles les femmes chauffeurs d'Uber gagnent moins que les hommes

Une étude américaine a constaté un écart de salaires d'environ 7% entre les chauffeurs d'Uber hommes et femmes.
Une étude américaine a constaté un écart de salaires d'environ 7% entre les chauffeurs d'Uber hommes et femmes. © DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
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Une étude américaine a constaté un écart de salaires d'environ 7% entre les chauffeurs d'Uber hommes et femmes. Une discrimination qui s'explique par différents facteurs, comme la vitesse de conduite. 

7%. C'est en moyenne l'écart de revenus par heure entre une femme et un homme chauffeur avec Uber. Les femmes gagnent en moyenne 20,04 dollars (17 euros) de l'heure contre 21,28 dollars (18 euros) pour les hommes. Le résultat de cette étude américaine des universités Stanford et de Chicago menée sur plusieurs millions de courses aux Etats-Unis, et rapportée jeudi par Les Echos, interpelle. Le géant américain paie-t-il ses chauffeurs en fonction de leur sexe ? Non, ce ne serait évidemment pas légal. Pour connaître, les causes de cet écart de salaire, il faut se pencher sur d'autres critères.

Travailler le jour. A commencer par l'heure et le lieu des courses. Les femmes travaillent moins la nuit que les hommes. Sans doute pour des questions pratiques, avance l'étude, comme la gestion des enfants ou un autre travail. Mais la sécurité rentre également en ligne de compte.

Les femmes chauffeurs habitent également dans des quartiers où la criminalité est souvent plus forte. Ce sont aussi des endroits où le pouvoir d'achat est moins fort et où il y a donc moins de demandes.

Moins rentabiliser ses course. Pour gagner plus, il faut aussi bien connaître le fonctionnement d'Uber pour savoir, notamment, quelle course accepter ou refuser. Parfois, le ratio entre le temps investi pour aller chercher le client - temps qui n'est pas rémunéré - et le prix total de la course n'est pas assez rentable.

Or, les hommes connaissent mieux la plateforme. Ils y travaillent 50% de temps en plus par semaine en moyenne. Et ils utilisent également cet outil depuis plus longtemps. L'étude explique que les femmes ont pour la plupart rejoint la plateforme depuis moins de deux ans, contrairement à leurs collègues masculins.

Rouler moins vite. L'étude constate que les femmes roulent moins vite que les hommes. Or, l’algorithme d'Uber favorise la rapidité. Uber ne discrimine donc pas délibérément les femmes, mais le résultat est le même. Et l'écart de revenu est finalement le même que dans les autres entreprises américaines...