Traversée de la Manche en bateau : trois passeurs condamnés à de la prison ferme

Les tentatives de traversée de la Manche ont explosé en 2018.
Les tentatives de traversée de la Manche ont explosé en 2018. © Philippe HUGUEN / AFP
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avec AFP
Onze migrants avaient été secourus dans la Manche, dans la nuit du 21 au 22 novembre, après un appel de détresse. . 

Deux Afghans et un Britannique ont été condamnés lundi à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, pour avoir organisé des traversées de migrants vers l'Angleterre à bord d'embarcations de fortune.

Les migrants avaient été abandonnés en pleine mer. Dans la nuit du 21 au 22 novembre, alertées par un appel de détresse, les autorités avaient secouru dans la Manche 11 personnes en état d'hypothermie à bord d'un bateau pneumatique, sans moteur et à la dérive. Les migrants avaient expliqué avoir été placés dans le petit bateau pneumatique puis tractés par une autre embarcation. Au bout d'une demi-heure, les personnes présentes dans le premier bateau ont "coupé la corde", les abandonnant en pleine mer avec quatre rames et sept gilets de sauvetage.

Grâce notamment à des écoutes téléphoniques, l'enquête a permis d'identifier Jahid J. et Najeebullah R., Afghans de 30 et 26 ans, et Mustafa E., Britannique né à Kaboul en 1987. Malgré leurs versions divergentes, le parquet a retenu la circonstance aggravante de "bande organisée".

"Ce sont des faits particulièrement graves car la traversée par la mer est extrêmement dangereuse. Après 23 tentatives en 2016 et 12 en 2017, on assiste à une explosion des tentatives en 2018, avec 71 passages ou tentatives de passages, soit 504 migrants", a rappelé la procureure Camille Gourlin.

Les trois condamnés sont interdits de territoire français pendant 10 ans. Le tribunal a finalement prononcé une peine de trois ans de prison ferme à l'encontre de Najeebullah R., considéré comme la tête du réseau. Jahid J. a été condamné à deux ans et demi et Mustafa E. à deux ans de prison ferme. Tous trois sont également interdits de territoire français pendant 10 ans.

Depuis le début de l'année 2019, la tendance se confirme avec déjà 20 traversées de 90 migrants vers la Grande-Bretagne. Sept d'entre elles ont réussi.