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Maximilien Carlier, à Leforest, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Le logement fissuré de Dorine et Jérémy n'est plus habitable, selon la mairie de Leforest, dans le Pas-de-Calais. Ils ont dû déménager mais n'ont droit à aucune aide en tant que propriétaires.
REPORTAGE

Ils n'ont pas d'autre choix que de quitter leur logement. Dorine et Jérémy ont été expulsés de leur habitation par le maire de Leforest, dans le Pas-de-Calais, qui a pris un arrêté de péril imminent. La raison : à cause des très nombreuses fissures causées par la sécheresse sur la maison, située sur un sol argileux, un risque d'effondrement existe.

Des fissures de la taille d'une pièce de monnaie

"C'est assez compliqué, je suis triste", raconte Dorine, les yeux rougis et la voix nouée. "Ce matin, je suis allée chercher du pain à la boulangerie, j'ai dit au revoir. Mon mari a aussi craqué hier en décrochant les derniers cadres." À l'intérieur, les cartons jonchent le salon. À l'extérieur, on voit les innombrables fissures, parfois de la taille d'une pièce de monnaie.

 

Après plusieurs années de sécheresse, le logement de Dorine et Jérémy penche clairement d'un côté. Il y a aussi des bruits inquiétants : "Tous les soirs, on entend la maison bouger et craquer. On se retourne toutes les cinq minutes en se demandant d'où ça vient. Plein de signes me disent que là, ça commence à être vraiment la fin", lâche son mari Jérémy, amer.

800 euros de loyer en plus d'un crédit

La conséquence de ce déménagement forcé est le paiement d'un nouveau loyer de 800 euros pour loger la famille, en plus de l'emprunt déjà contracté. "On paye un crédit de 200.000 euros, on est partis sur 19 ans", se désole Dorine. "Hier, on a fait les comptes et on ne sait toujours pas comment on va vivre le mois prochain."

Malheureusement, Jérémy et Dorine n'ont droit à aucune aide sociale, car ils sont propriétaires, touchent des salaires moyens et paient des impôts. Leur seul espoir réside dans la reconnaissance de l'État de catastrophe naturelle, afin de faire marcher les assurances et faire des travaux de consolidation. L'année dernière, dans le département voisin du Nord, 75 communes ont demandé à être reconnues en état de catastrophe naturelle. Seules une vingtaine ont obtenu gain de cause.