En France, 87 départements sont aujourd'hui placés en alerte sécheresse. (Photo d'illustration) 3:16
  • Copié
Wendy Bouchard, édité par T.F
Alors que la France cherche des moyens pour régler le problème de la sécheresse, Emma Haziza, hydrologue, explique que nos modes de consommation et de conservation de l'eau doivent évoluer. 
INTERVIEW

Excepté au bord de la Méditerranée et près de la façade atlantique, les précipitations sont restées rares cette semaine, et devraient l'être d'autant plus la semaine prochaine. Ces conditions anticycloniques aggravent la sécheresse qui sévit sur une très grande partie du territoire. En effet, à ce jour, 87 départements connaissent des restrictions des usages de l'eau. 

 

Emma Haziza, hydrologue, dresse un état des lieux inquiétant, suite à ce long épisode de sécheresse. "Les canicules n'ont fait que d'aggraver une sécheresse qui était en train de s'installer, constate-elle.". Selon elle, la sécheresse s'explique par un "déficit pluviométrique extrêmement important depuis le printemps" et par les "deux canicules, qui ont plongé la France dans un état de sécheresse beaucoup plus grave, beaucoup plus rapidement". 

Des rivières et des nappes asséchées

Cette sécheresse touche donc les sols mais aussi les parties plus superficielles des sols. "On constate un peu partout des niveaux très bas dans les rivières et en profondeur", dans les nappes phréatiques, affirme Emma Haziza, qui décrit des sols en "souffrance" en France.

Pour cette hydrologue, ce phénomène est un bon moyen de se remettre en question, en tant que consommateur. "Il va falloir vraiment analyser et repenser les usages. Cela fait quatre ans que nous subissons des sécheresses de plus en plus sévères", précise Emma Haziza, qui entrevoir "une prise de conscience généralisée sur les nécessités de gérer la ressource en eau"

Des solutions du gouvernement pas suffisantes 

Mais certaines initiatives, comme les bassins de captages proposés par Didier Guillaume, peuvent, selon elle, être qu'une "solution partielle" : "On a déjà testé dans des pays semi-arides comme la Tunisie et on a constaté que d'autres problèmes se posent, notamment la question de la gestion. Si il y a une mauvaise gestion de ces réserves et qu'on les utilise  parce que l'on a l'impression de ne pas être en manque, on repousse seulement le problème un peu plus loin", explique-t-elle. 

L'hydrologue plaide alors pour la mise en place de "moyens qui permettent de réduire l'utilisation de l'eau potable", déjà mis en place dans certaines régions françaises : "Il faut absolument les mettre en place partout et mener des politiques incitatives", lance-t-elle.