Toujours plus de troubles psychiques reconnus comme accidents du travail

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Olivier Samain, édité par A.H. , modifié à
En 2016, plus de 10.000 cas d'affections psychiques ont été reconnus comme accident du travail, pour un coût estimé à 230 millions d'euros, révèle l'Assurance maladie.

Épuisement, souffrance, burn-out… Les accidents du travail liés à une affection psychique commencent à peser lourd dans les comptes de la Sécurité sociale. En 2016, plus de 10.000 cas d'affections psychiques ont été reconnus comme accident du travail, pour un coût estimé à 230 millions d'euros, révèle la branche "Risques professionnels" de l'Assurance maladie, dans une étude inédite rendue publique mardi.

Altercation violente avec un supérieur ou un client. Les accidents du travail ne se limitent pas à la situation de l'ouvrier qui se coupe un doigt sur une machine ou qui tombe d'un échafaudage. La Sécurité sociale peut aussi reconnaître l'existence d'un accident du travail quand un salarié s'effondre psychologiquement dans le cadre de son travail. L'élément déclencheur peut être, dans ce cas, le coup de pression trop fort de son supérieur hiérarchique, ou l'agression verbale d'un collègue ou d'un client. Environ 600 affections psychiques ont été reconnues comme maladie professionnelle en 2016 sur 1.100 demandes. Un nombre qui, même s'il reste marginal, a été multiplié par cinq en cinq ans. 

Des affections qui touchent davantage les femmes. La Sécurité sociale reconnait aussi beaucoup plus qu'avant la situation de maladie professionnelle pour des personnes atteintes de ces troubles (troubles anxieux, troubles du sommeil, dépression, états de stress post-traumatique…). Particularité : ces arrêts de travail sont souvent très longs, 400 jours en moyenne. Six fois sur dix, les victimes sont des femmes, le plus souvent des employées, autour de 40 ans en moyenne. Avec trois secteurs qui, en 2016, ont concentré près de la moitié des affections psychiques : les établissements médico-sociaux, le transport de voyageurs et le commerce de détail.

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